Une lueur d’espoir illumine enfin l’horizon des milliers d’enseignants contractuels au Cameroun. Le Ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative vient d’annoncer, par communiqué radio-presse N°1202/01/CRP/MINFOPRA du 14 février 2025, le lancement d’une opération d’intégration massive des enseignants contractuels recrutés entre 2012 et 2014 dans les cadres des fonctionnaires de l’Éducation Nationale.
Un soulagement majeur pour les enseignants contractuels après des années d’attente
Cette décision, conforme aux « hautes directives du Premier Ministre, Chef du Gouvernement », concerne spécifiquement les enseignants contractuels recrutés courant 2012, 2013 et 2014, ainsi que les Contractuels d’Administration en service dans les ministères en charge de l’éducation. Cette mesure pourrait concerner près de 18 000 enseignants qui attendaient cette intégration depuis plusieurs années.
La condition principale imposée aux bénéficiaires est claire : être âgé de moins de soixante ans au 2 décembre 2024. Une restriction qui semble raisonnable mais qui exclura malheureusement certains enseignants ayant consacré leurs dernières années de carrière à l’éducation des jeunes camerounais dans des conditions souvent précaires.
« C’est une véritable bouffée d’oxygène pour nous« , confie Jean-Marc Tchamba, enseignant contractuel depuis 2013 dans un lycée de Douala. « Nous avons vécu dans l’incertitude pendant des années, avec des salaires irréguliers et sans perspectives claires d’évolution. Cette intégration va changer nos vies. »
Une procédure administrative rigoureuse avec échéance le 9 mai 2025
Les enseignants concernés devront constituer des dossiers complets et les déposer auprès des délégations régionales des ministères en charge de l’éducation avant le vendredi 9 mai 2025, date limite fixée par le ministère. Un calendrier serré qui nécessite une mobilisation rapide des concernés.
Le communiqué détaille avec précision les 22 pièces exigées pour ce dossier d’intégration, allant d’une simple chemise cartonnée bleue ou verte selon le statut, jusqu’aux divers documents administratifs certifiés conformes. Certaines pièces pourraient s’avérer difficiles à obtenir dans le délai imparti, notamment les extraits de casier judiciaire qui nécessitent parfois plusieurs jours de traitement.
« La liste des documents est longue, mais c’est le prix à payer pour enfin intégrer la fonction publique », estime Marie Essomba, enseignante contractuelle à Yaoundé. « Nous sommes habitués aux démarches administratives complexes, mais cette fois, l’enjeu en vaut vraiment la peine. »
Un impact considérable sur la qualité de l’éducation nationale
Cette opération d’intégration dépasse largement la simple régularisation administrative. En stabilisant la situation professionnelle de milliers d’enseignants, l’État camerounais fait un pari sur l’amélioration de la qualité de l’enseignement dans les établissements publics.
Des enseignants enfin rassurés sur leur avenir professionnel seront plus investis dans leur mission éducative. Cette intégration devrait également réduire significativement l’absentéisme et le turnover qui affectaient certains établissements, les contractuels étant parfois contraints de multiplier les sources de revenus pour compenser la précarité de leur situation.
Pour le gouvernement, cette décision représente certes un coût budgétaire important, mais aussi un investissement stratégique dans le capital humain du pays. Garantir une éducation de qualité passe nécessairement par la valorisation du statut des enseignants, véritables architectes du Cameroun de demain.
Les enseignants concernés sont invités à se rapprocher rapidement des délégations régionales pour entamer les démarches nécessaires, avant que l’échéance du 9 mai 2025 ne soit atteinte.