Diaspora camerounaise : Le Cameroun invente un modèle économique révolutionnaire en Belgique

Le Ministre de la Jeunesse et de l’Éducation Civique, Mounouna Foutsou, poursuit sa tournée européenne avec une journée chargée en Belgique ce mardi 25 février 2025. Cette visite marque un tournant historique dans les relations économiques entre le Cameroun et sa diaspora, notamment à travers la mise en place d’un ambitieux projet de cluster agricole dans le domaine du cacao, fruit d’une coopération sans précédent avec des entrepreneurs camerounais prospérant à l’international.

La diaspora camerounaise transforme l’or brun en succès mondial

La journée ministérielle a débuté par une visite emblématique à la chocolaterie SIGOGIE dans la commune de Rochefort. Cette entreprise, fondée par Madame Euphrasie MBABA, incarne parfaitement la réussite camerounaise à l’international. Ancienne traductrice à l’OUA, cette entrepreneure visionnaire a abandonné une carrière confortable pour se lancer dans une aventure entrepreneuriale qui compte aujourd’hui trois prestigieux magasins en Belgique.

Ce qui distingue particulièrement SIGOGIE dans le paysage chocolatier belge, c’est son engagement envers le cacao camerounais. Madame MBABA ne se contente pas d’importer le cacao de son pays natal, elle forme activement les producteurs camerounais aux normes internationales de culture, récolte, séchage et stockage. Cette approche a révolutionné la valeur marchande du cacao camerounais, désormais prisé par les transformateurs européens les plus exigeants.

Sa réussite est couronnée par de multiples distinctions, dont le prestigieux titre de meilleur artisan de l’année en Belgique et celui de chocolatier de l’année pour la Wallonie. Un parcours qui illustre parfaitement le potentiel inexploité de la collaboration entre le Cameroun et sa diaspora qualifiée.

Un cluster cacao-chocolat pour révolutionner l’économie nationale

« Le Gouvernement camerounais accompagne la diaspora« , a affirmé le Ministre Mounouna Foutsou lors de cette visite, rappelant l’engagement du Chef de l’État à travers le Plan Triennal Spécial Jeunes. Cette déclaration s’est concrétisée par une instruction ministérielle immédiate visant à mettre sur pied un cluster agricole dans le domaine de la cacao-culture, en collaboration avec SIGOGIE.

Ce projet innovant vise à créer une chaîne de valeur complète allant des villages pionniers de seconde génération spécialisés dans la production de cacao jusqu’aux marchés internationaux. L’originalité de cette approche réside dans l’intégration verticale qui permettra de maximiser la valeur ajoutée générée sur le sol camerounais.

La visite s’est poursuivie chez DANEMO, entreprise de fret aérien et maritime dirigée par Calixte Fokoua, autre success-story camerounaise à Bruxelles. Cette entreprise, qui possède déjà des succursales à Douala et Yaoundé, est pressentie pour devenir un maillon essentiel du cluster cacao en renforçant le volet logistique et transport, élément souvent négligé dans les projets de développement agricole africains.

L’initiative DIALYJ, pont entre la diaspora et le Cameroun

La journée s’est conclue par un hangout virtuel avec les jeunes Camerounais de Russie, axé sur l’Appel à projets lancé le 17 février 2025. Durant plus de deux heures trente, le Ministre a détaillé les mécanismes de financement des projets entrepreneuriaux en joint-venture entre jeunes de la diaspora et locaux, ainsi que l’accompagnement des activités multiformes.

Le ministre a souligné le rôle crucial de l’initiative DIALYJ dans la reconstruction d’un climat de confiance entre jeunes locaux et diaspora, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle ère de collaboration économique. Projets économiques, sociaux et humanitaires sont tous éligibles, avec une date limite de soumission fixée au 15 avril 2025.

Cette journée ministérielle en Belgique incarne parfaitement la nouvelle stratégie camerounaise de développement économique, qui mise désormais sur la synergie entre le savoir-faire international de sa diaspora et le potentiel considérable de sa jeunesse locale. Un modèle qui pourrait bien révolutionner l’approche du développement en Afrique centrale.

Par Laurent Diby pour 237online.com