L’insécurité au Cameroun atteint des niveaux alarmants avec 6 Camerounais sur 10 qui ne se sentent plus en sécurité dans leurs quartiers selon une récente enquête du réseau panafricain Afrobarometer. Cette dégradation spectaculaire de la situation sécuritaire touche particulièrement les zones urbaines où les agressions, braquages et vols se multiplient dangereusement. L’assassinat récent d’un jeune danseur de Mbolé au quartier Nsam à Yaoundé illustre tragiquement cette escalade de violence qui gangrène le quotidien des populations. Cette enquête révèle une réalité préoccupante qui interpelle directement les autorités sur l’efficacité des stratégies sécuritaires actuelles.
Une violence urbaine qui transforme les habitudes
« Quand quelqu’un me fait quelque chose de mal, je riposte. Je ne connais pas une autre forme de négociation », confie Ignace Anastase, un jeune cordonnier interrogé sur cette montée de violence. Cette mentalité reflète parfaitement la banalisation progressive de l’agressivité dans l’espace public camerounais.
Les marchés, les rues et même les transports en commun deviennent des zones à risque où « chacun se protège comme il peut ». Cette auto-défense généralisée témoigne de la perte de confiance envers les forces de l’ordre traditionnelles.
Des conséquences socio-économiques dramatiques
L’insécurité transforme radicalement les comportements commerciaux et sociaux dans les villes camerounaises. Les commerçants ferment désormais plus tôt, les piétons évitent certains quartiers et les automobilistes modifient leurs itinéraires habituels.
« Un inconnu a levé la main sur moi en plein carrefour une fois, tout simplement parce que j’avais refusé de lui donner mon numéro de téléphone », témoigne une jeune femme de Yaoundé. Ces témoignages illustrent l’ampleur d’un phénomène qui dépasse largement les simples statistiques policières.
Cette dégradation sécuritaire peut-elle encore être inversée par les politiques publiques actuelles ?