Hôpital régional de Bafoussam : Le directeur justifie l’exigence de la caution

Hôpital régional de Bafoussam

Face au ministre de la Santé publique le lundi 14 novembre dernier, le Pr. George Enow Orock a précisé que cette initiative est une solution contre l’évasion des patients après avoir bénéficié des soins.

L’hôpital régional de Bafoussam a besoin des fonds pour pouvoir offrir des soins appropriés à ses patients. Le scanner est toujours en panne. Une réalité qui dure depuis des années. L’ambulance médicalisée est également en panne. La morgue dans un état de vétusté avancée avec un besoin de six chambres neuves aux normes requises. Ces doléances ont été portées à la connaissance du ministre de la Santé publique (Minsanté) lors de sa visite de travail dans ce centre hospitalier le lundi 14 novembre dernier. La mise en fonction du Centre hospitalier régional de Bafoussam avec un plateau technique de pointe, l’hôpital régional de Bafoussam a vu le nombre de fréquentations réduit de manière considération selon certaines indiscrétions. « Notre ambulance médicalisée ne peut pas sortir de la ville. La seule de la région est en panne. Il faut au moins 1.500.000 F pour la réparer. Bref, cette ambulance n’est pas adaptée à nos réalités. C’est pour cela que nous souhaitons que le ministère puisse nous doter d’une nouvelle ambulance médicalisée. Il y a une vétusté de quelques unités de notre hôpital : la morgue. Elle est créée à l’exception de cet hôpital. Cela veut dire que c’est plus de 70 ans. Nous avons besoin d’au moins six chambres neuves », a énuméré Pr. George Enow Orock, directeur de l’hôpital régional de Bafoussam.
Selon ses déclarations, cet hôpital fait tout pour respecter les prescriptions de la hiérarchie pour ce qui est de l’humanisation des soins de santé au Cameroun.

Pour illustrer ses propos, il a fait savoir que l’hôpital régional de Bafoussam est l’un des rares à offrir une réduction de 5% des soins à son personnel. « Nous sommes aussi la porte d’entrée de nos vaillants soldats qui sont traumatisés au front. Ce groupe de patients sont pris en charge aussi gratuitement. Aussi, étant proche du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des régions en crise, nous recevons de nombreux déplacés internes qui sont pris en charge gratuitement. Et ainsi, il y a des patients indulgents que nous essayons après preuve d’incapacité à payer leurs frais d’hospitalisation, ils sont également pris en charge gratuitement. Nous devons redoubler d’efforts pour éduquer les populations. Ils n’ont pas besoin de fuir l’hôpital après avoir été soignés. Ce qu’il y a à faire c’est de se diriger auprès de l’administration pour présenter le problème afin de bénéficier de l’exonération de tout frais. Ainsi, le patient pourra sortir par la porte. Il y a une tendance d’évasion des patients de cet hôpital. Ce qui nous a poussé à prendre certaines actions désagréables que j’assume et que je regrette », a déclaré le Pr. George Enow Orock.

S’arrimer à la nouvelle gouvernance hospitalière

Pour les cas d’indulgences, le membre du gouvernement a invité le directeur de l’hôpital régional de Bafoussam à compiler tous les dossiers déjà traités ou financés en fin d’année et de les soumettre au Conseil national de la santé. Ainsi, le Conseil pourra décider d’un montant à mettre à la disposition de ce centre. Dans la même veine, il a également convié le Conseil régional, les communes, bref les Collectivités territoriales décentralisées à accompagner cet hôpital dans cette action sociale. Il a évoqué les caisses destinées aux cas sociaux existant dans les Ctd. « On peut avoir beaucoup de dossiers d’indulgences. Nous vous demandons généralement de les compiler et les envoyer au Conseil national de la santé à la fin d’année. Le Conseil décidera du montant qu’il pourra rembourser à l’hôpital. La deuxième chose, c’est de dire que les Collectivités territoriales décentralisées ont une caisse sociale qui doit aider l’hôpital dans de telles situations. Il ne faut que ce soit l’affaire du ministère de la Santé publique ou de l’hôpital régional de Bafoussam », a-t-il expliqué.

En rassurant la direction de cet hôpital de la disponibilité du scanner dans les prochains jours, le Minsanté a vu en certaines doléances formulées le manque de volonté. « Pour la morgue, nous pouvons bien faire quelque chose. La morgue produit des recettes. Généralement, on ne sait pas où elles vont. Comment on les gère. Dans chaque service, vous avez des recettes. Vous devrez normalement mettre une partie de côté pour l’entretien de la structure. On vous donne un scanner aujourd’hui, vous relevez des montants que vous mettez à côté pour l’entretien du scanner en question. Si vous attendez à ce que le scanner tombe en panne et que c’est le ministère qui viendra le réparer alors qu’il produit de l’argent, il y a un souci. Nous savons que c’est un poste qui produit des recettes. En réalité, les six chambres que vous demandez, la morgue aurait dû faire toutes ces chambres. Nous allons examiner vos besoins. Mais, il faudrait que vous compreniez que l’hôpital doit s’arrimer à la nouvelle gouvernance hospitalière. Il faudrait que la plupart des problèmes soient résolus à la base parce que l’Etat fait des efforts pour vous doter en matériels. Il faut que l’hôpital prenne en charge ce matériel pour qu’on ne se retourne pas toujours vers la tutelle. 1.500.000F pour réparer l’ambulance, véritablement c’est un problème de volonté. Vous n’allez pas me dire que l’hôpital régional de Bafoussam manque cette somme pour réparer l’ambulance. Non. Je dis non. Nous ne sommes pas à 100 millions ou 50 millions », regrette le Dr Manaouda Malachie.

Aurélien Kanouo / 237online.com

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