Hermine Adeline Ngo Ndjébayi : «Le Coronavirus nous permet de développer l’entraide entre amis»

Hermine Adeline Ngo Ndjébayi

Présidente de l’Association Trust Africa, pour l’intégration des étudiants étrangers en France et le rétablissement d’une image positive de l’Afrique, étudiante en Relations internationales à Paris, cette Camerounaise parle des chamboulements liés au contexte de la Covid.

« De ce que j’ai pu constater durant cette crise en rapport avec les étudiants, c’est qu’elle se vit de différentes manières selon le cadre. Pour ceux des étudiants qui vivent en famille ou avec toute autre personne, faire face à cette épidémie et toutes les restrictions gouvernementales est moins difficile que ceux qui vivent seuls, car ils ont au moins cette chaleur familiale et des gens avec qui discuter, partager leur apriori et peur face à cette épidémie ».

Présidente de l’Association Trust Africa, qui œuvre pour l’intégration des étudiants étrangers en France et la promotion de l’Afrique, Ngo Ndjébayi étudie les Relations internationales à Paris. Pour elle, les conséquences de la Covid dans le milieu étudiant sont variables. « Les étudiants qui vivent seuls sont de plus en plus confrontés à la solitude dans des logements parfois très petits et se posent mille et une questions sur leurs choix et sur leur capacité à tenir pour le reste de l’année académique. D’autant plus qu’ils ont des difficultés à trouver des stages ou des jobs qui leur permettraient de pouvoir au moins s’épanouir en se rendant utiles et gagner un peu de sous. Il faut le savoir, de nombreux étudiants n’ont pas toujours suffisamment de soutien financier de leur famille à l’autre bout du monde. Ils doivent donc se débrouiller pour subvenir à leurs besoins élémentaires », explique-t-elle.

« Solidarité»

Du coup, la crise sanitaire est encore plus durement ressentie : «Comme beaucoup d’autres étudiants sur le territoire français, certains étudiants africains ont sombré dans des dépressions, d’autres ont pensé à des décrochages. Mais le fait qui m’a le plus marqué est le soutien que ces étudiants avaient entre eux surtout envers ceux qui venaient d’arriver sur le territoire français et ne savaient pas comment s’y prendre. Nous, au sein de l’association Trust Africa, malgré le confinement, on a continué à tenir nos réunions à travers des vidéoconférences et à travers ces dernières, on essaie de prendre régulièrement les nouvelles de chaque membre, lui parler », raconte l’étudiante, soulignant : « Même si cela n’a pas été facile au début, aujourd’hui les étudiants africains arrivent à prendre cette épidémie sur un côté positif en ce sens qu’ils sont en contacts téléphoniques perpétuels avec leurs familles qui leur apportent un soutien considérable et un réconfort. Aussi, l’entraide entre amis continue de faire effet d’autant plus qu’avec les allègements des derniers mois, certains ont pu se voir et échanger. Le plus dur reste le plan économique car il est toujours difficile de trouver un job ou stage car même les entreprises hésitent à recruter connaissant également l’impact de la crise ».

Les mesures d’accompagnement annoncées sont bienvenues : « Les efforts que font le gouvernement et le président de la République auprès des étudiants sont non négligeables pour ne pas dire appréciables, car ce n’est pas non plus facile pour eux de gérer cette situation. Mais ils ont conscience de ce que cette épidémie peut avoir comme impact sur les étudiants, alors apporter un soutien moral à travers les accompagnements psychologiques ou encore le soutien financier avec les aides du Crous qu’on a élargies aux étudiants non boursiers et des banques alimentaires, sont des choses à considérer. Même si les services administratifs sont à revoir. »

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