Gouvernance par procuration: Ferdinand Ngoh Ngoh est le vrai président du Cameroun

NGOH NGOH Ferdinand, SG à la présidence de la République

Patron de l’administration à présidence de la la République, véritable ministre le des marchés publics, ministre d’État/Sgpr est le propriétaire de tous les dossiers suppléant l’absence physique de Paul Biya en confinement prolongé.

« En raison du respect des mesures de distanciation dans la lutte contre le Covid-19, le président de la République Paul Biya a décidé de l’annulation de la célébration de la fête du travail et de la fête du 20 mai 2020 ». Ce texte d’une grande importance sur la marche de l’Etat-Nation, marquait aussi un tournant décisif aux yeux des 71% de camerounais qui ont élu, renouvelé leur confiance au président Paul Biya à la faveur de la présidentielle d’octobre 2018. Par respect aux électeurs qui l’ont plébiscité et concédé cet autre septennat à la magistrature suprême, l’on avait espère voir le président de la République Paul Biya, assumer cette décision de grande notoriété et de haute souveraineté, par le biais d’un décret ou d’un arrêté présidentiel. Que non. Le texte a été estampillé de Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre d’État Secrétaire général à la présidence de la République (Minetat Sgpr). Des « bravades » d’une si grande envergure, des actes de telle démonstration de pouvoir et d’autorité, sont devenus réguliers, ils dénotent de l’emprise, une forte centralisation des pouvoirs du président de la République Paul Biya, délégués au Minetat/Sgpr, Ferdinand Ngoh Ngoh. Le constat relance le débat sur l’isolement, « l’asile » physique et suspect du chef d’État, président de la République Paul Biya.

Audience au palais d’Etoudi

Questions à un sou. Sur les vingt dernières années, combien de ministres ont rencontré le président de la République Paul Biya pour une audience à l’effet d’échanger sur les problèmes spécifiques ou techniques de leur département ministériel ? Sur les vingt dernières années, combien de fois, le premier ministre, chef du gouvernement, a été reçu en audience par le président de la République, chef de l’exécutif, pour discuter des affaires de l’Etat ? Sur les vingt dernières années, combien d’hommes d’État, directeurs généraux, membres du gouvernement peuvent La caverne d’Ali Baba dire officiellement, sans complaisance, ni vantardise et snobisme, le nombre de fois qu’ils ont conversé avec le président Paul Biya, reçu de lui un appel au téléphone? Très peu, sauf à penser que cela s’est fait dans la plus grande discrétion. Mais peuton justifier une gouvernance de silence, de discrétion et de coulisses dans un régime fortement présidentialiste? Le peuple camerounais n’a-t-il pas le droit d’être régulièrement informé sur la bonne gouvernance et la gestion des affaires de la Nation, d’un chef d’État à qui il a confié le mandat? Qu’est-ce qui peut expliquer le paradigme de conduite de l’Etat par le silence, l’absence physique du président de la République du Cameroun?

Au démarrage de la crise (très dévastatrice) qui enlise les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, le président de la République Paul Biya n’a reçu aucun ministre technique des départements ministériels directement concernés par la crise (justice, enseignements secondaires et supérieur). Nonobstant les dégâts que cause la crise anglophone et la secte islamiste du Boko Haram, rendu à ce jour, malgré les milliers des milliers de morts et
des déplacés, on ne se souvient d’une éventuelle date â laquelle, le président Paul Biya a daigné recevoir, accorder une audience à son premier ministre. Au plus fort de la crise dans les régions nord-ouest et du sud-ouest, c’est par voie d’une correspondance largement diffusée dans les médias par le Sgpr Ferdinand Ngoh Ngoh que, fait curieux, les premiers ministres Philémon Yang et Joseph Dion Ngute ont souvent reçu l’ordre de mission pour se rendre dans les régions du Noso.

Une fois de retour de mission, personne ne se souvient d’une date d’audience à la quelle, ils sont allés restituer même pour la façade et les apparences le contenu de leur mission. Tout laisse croire qu’ils ont pondu des rapports qui sont passés sur la table de Ferdinand Ngoh Ngoh. Difficile de savoir s’il les a discriminés, gardés dans ses tiroirs ou présentés au président de la République Paul Biya. Et pourtant, on aurait aimé voir le président Paul Biya en tête à tête avec son premier ministre, à la présidence de la République. Mais ce privilège, un rêve à la limite n’a jamais pu se réaliser jusqu’à ce jour. Encore frais dans les mémoires, le président de la République Paul Biya a prescrit le grand dialogue national. Le gratin politique, économique et social, les dépositaires du pouvoir ancestral et traditionnel, les forces vives de la nation se sont retrouvées
sous l’égide, la conduite des opérations par le premier ministre, agissant au nom du président de la République Paul Biya. On se serait attendu que les travaux achevés, Joseph Dion Ngute soit reçu au palais présidentiel à Étoudi, pour une séance vivante de présentation-restitution des recommandations. Plus de dix mois sont passés, pas d’audience, accordée au premier ministre, même par élégance ou pour la forme.
Hélas. Il ne faut aucun doute que les rapports, le procès-verbal et la kyrielle des recommandations ont échoué sur la table du Minetat Sgpr qui, comme à l’accoutumée a choisi d’en faire ce qu’il veut.

Minetat Sgpr et vice-Dieu

Tout passe désormais par Ferdinand Ngoh Ngoh. Le président de la République Paul Biya a décidé d’en faire l’homme fort, la plaque tournante de son système de gouvernance. Certaines langues affirment que c’est Ferdinand Ngoh Ngoh le Président de la République du Cameroun.
Bénéficiant d’une procuration de « Dieu », le vice-Dieu s’arroge tous les droits et les pouvoirs. « La nature a horreur du vide », enseigne l’adage. De manière opportune, le Minetat-Sgpr qui est aux commandes règne avec plénitude. Par pure commodité et simple usage, il lui arrive d’enrober ses initiatives avec des formules du genre: sur « très grande approbation », « hautes instructions », « le haut accord » du président de la République. Personne ne peut ni vérifier, ni contester.

À sa place qui oserait faire la fine bouche, bouder un tel plaisir; celui d’avoir le dernier mot, le pouvoir décisionnel essentiel en lieu et place du président de la République? Le Minetat/Sgpr Ferdinand Ngoh Ngoh est le véritable artificier, l’homme qui tient le gouvernail. Dans le registre des décisions de nomination et autres actes de souveraineté et de gouvernance managériale attribués au président de la République Paul Biya, il y en a qui sont questionnables, alors que dans d’autres, il s’observe une influence, sinon, des soupçons de surenchère, diverses formes d’injustice, de chantage. La vie courante est plombée, inondée de certaines actions exécutées par des ministres, des directeurs généraux et autres cadres de la haute administration camerounaise qui affichent du grand zèle et de l’arrogance au prétexte qu’ils tiennent leur couverture et protection du Minetat Sgpr.En l’absence des procédures de vérification, entendu que le président Paul Biya ne reçoit pas ses proches collaborateurs en audience, les prescriptions, les injonctions, les directives de Ferdinand Ngoh Ngoh sont inattaquables, exécutoires. Dans les lignes qui suivent, Le Messager explore les segments et l’emprise des affaires d’État dans la planète du Minetat Sgpr que d’aucuns qualifient de la « caverne d’Ali baba ». Lisez plutôt.

Souley ONOHIOLO

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