Malgré des ravitaillements ponctuels, bon nombre d??usagers attendent toujours. «On ne sait pas pourquoi le gaz est si rare. Ils nous disent simplement à chaque fois qu??il n??y a pas de gaz. Il parait qu??un camion de gaz est en route. On attend », révèle hier matin, un distributeur à l??entrée du dépôt de la Société camerounaise de transformation métallique (SCTM) à Mvan, Yaoundé. Il est au volant d??un pick-up rempli de bouteilles de gaz domestique vides. Comme lui, d??autres clients patientent. Certains sont assis à même le sol ou sur leurs bouteilles de couleur orange. L??atmosphère est tendue. Au portail, le vigile filtre méticuleusement les entrées. Impossible de questionner le patron des lieux sur les raisons de la
pénurie. « Il est sorti. Il faut repasser vers 14h », lance le vigile. Une employée approchée confirme toutefois la bonne nouvelle : «Deux camions sont en route.» La dernière livraison date de dimanche. Des approvisionnements à périodicité espacée, qui sont loin de satisfaire une demande croissante et anxieuse, au fur et à mesure qu??approchent les fêtes de fin d??année. Dans l??après-midi, un camion contenant plus d??un millier de bouteilles fait son arrivée. La patience des usagers restés cloîtrés sur les lieux est récompensée. Un autre camion est attendu en soirée, selon un autre employé de cette société. Mais pour l??un des vigiles, ce sera insuffisant pour stopper la pénurie. Une source bien introduite révèle toutefois que l??approvisionnement tend à se stabiliser. Rendus à la délégation régionale du ministère de l??Energie et de l??Eau pour le Centre, l??on apprend, en l??absence du délégué, que ces pénuries de gaz SCTM sont fréquentes depuis quelques années, et surtout en période de fêtes. «Chaque fois, il y a problème dans cette société. Pourtant la SCDP distribue équitablement le gaz aux quatre compagnies que sont la SCDP, la Total, la Mobil et Camgaz, qui approvisionnent le Cameroun en gaz domestique. Récemment, on a fait une enquête pour déterminer la source du problème. Et on s??est rendu compte que c??est effectivement le fait d??individus qui veulent tout simplement créer la pénurie », selon quelques indiscrétions dans cette délégation. Toutefois, le problème pourrait provenir de la trop grande sollicitation des bouteilles de la SCTM. En effet, la structure, est première distributrice de gaz au Cameroun avec plus de 40% des parts du marché. Les pénuries fréquentes ont incité bon nombre d??usagers de la société à changer de bouteilles. Ce qui fait dire à d??aucuns que le problème devrait se résoudre tout seul, lorsque la SCTM perdra une bonne partie de sa clientèle.