Le comédien Dieudonné M’Bala M’Bala a été condamné à Paris à trois ans de prison, dont un avec sursis, et 200 000 euros d’amende pour fraude fiscale, blanchiment ou encore abus de biens sociaux, vendredi 5 juillet.
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné sa compagne Noémie Montagne, en tant que gérante de droit de leur société, Les Productions de la plume, à 18 mois d’emprisonnement avec sursis, notamment pour fraude à la TVA et abus de biens sociaux aux dépens de cette société. Les Productions de la plume ont été condamnées à 50 000 euros d’amende pour soustraction au paiement de la TVA.
Dieudonné M’Bala M’Bala était poursuivi pour avoir détourné à son profit des recettes en liquide de ses spectacles non comptabilisées dans les comptes des Productions de la plume, avoir minoré ses déclarations d’impôts, blanchi une partie des espèces en les expédiant à l’étranger et organisé son insolvabilité.
Plus de 657 000 euros retrouvés à son domicile
Lors du procès, qui s’est tenu entre fin mars et début avril à Paris, le parquet avait requis dix-huit mois de prison ferme contre l’humoriste controversé, tandis que ses avocats avaient plaidé sa relaxe. Dieudonné, condamné à de multiples reprises pour ses sorties antisémites et pour apologie du terrorisme, avait opposé tout au long des débats son droit au silence au tribunal correctionnel, se disant simplement « innocent » de ce qui lui était reproché.
L’accusation considérait que le polémiste de 53 ans « n’est pas un artiste bohème déconnecté » des chiffres, mais bien le gérant de fait de la société Les Productions de la plume, dirigée officiellement par sa compagne, « créée pour favoriser sa dissimulation ». Entre 2009 et 2014, selon le calcul du parquet, « 1,2 million d’euros ne [sont pas passés] sur les comptes bancaires » de l’humoriste, alors qu’il se disait dans le même temps ruiné et insolvable.
Plus de 657 000 euros en espèces avaient été retrouvés à son domicile en 2014, et lui et ses proches ont envoyé plus de 565 000 euros à l’étranger, principalement au Cameroun, où il a des liens familiaux. Son théâtre parisien de La Main d’Or, dont il a depuis été expulsé, ne possédait ni caisse enregistreuse ni terminal de paiement bancaire. Soit, selon le parquet, « une organisation entièrement tournée vers l’encaissement occulte des espèces ».