De nombreux jeunes sont attirés par les offres de certaines entreprises qui leur promettent des débouchés en fin de formation. Un passant jette un coup d????il rapide sur une affiche plaquée sur un mur au quartier Omnisports de Yaoundé. Il avoue être à la recherche d??un emploi et s??arrête de temps en temps pour regarder les offres à une formation gratuite avec à la clé un emploi, qui
tapissent de nombreux murs et poteaux. Plusieurs chercheurs d??emploi ont adopté ce geste. Certaines entreprises ont anticipé sur le projet formation-emploi, pour tenter d??accroître à leur manière, le nombre de travailleurs camerounais. DS-Max International fait partie des sociétés exerçant dans ce secteur. Selon Victorine Bilogo, un des managers de cette entreprise, « DS-Max International offre une formation gratuite aux jeunes en gestion, marketing, comptabilité et publicité. Au terme de leur apprentissage, nous leur donnons un emploi au sein de l??entreprise, et les aidons.» Contrairement à ce que les gens pensent, ce type d??entreprise ne place pas tous les chercheurs d??emploi derrière un bureau. Par exemple, DS-Max International assure sa pérennité en admettant uniquement des formateurs issus de leur établissement, pour aider les futurs employés à développer leur capacité de gestion. Comme l??explique la gérante de l??agence située à Omnisports, il n??y a pas de discrimination au recrutement. « Nous ne demandons pas un niveau de formation précis, et tout le monde passe par la même formation », affirme-t-elle. Qu??ils soient titulaires d??un baccalauréat ou d??un Bepc, les candidats à cette école de formation sont soumis à une formation semblable. Rommel Mani est un ancien élève de l??entreprise. Il avoue être venu avec des doutes. Des appréhensions qui se sont vite dissipées. « Je suis arrivé ici par curiosité, je n??y croyais pas au début et maintenant je me sens utile », explique le jeune homme. La plupart des entreprises privées qui offrent des spécialisations gratuites certifient qu??elles sont une aubaine pour les jeunes. Tout le monde ne partage pas cet avis. Martine D. explique qu??elle a été arnaquée par une de ces entreprises qui vendent du rêve aux jeunes camerounais. « J??ai appelé le numéro qu??il y avait sur l??affiche. C??était censé être gratuit, et ensuite je me suis retrouvée à verser de petites sommes pour parfaire la formation comme ils disaient. Mes économies y sont passées. » La jeune fille est toujours au chômage. Il reste à prouver à ces entreprises qui proposent des formations prétendues gratuites, qu??elles concourent véritablement à l??emploi des jeunes camerounais.
Monica NKODO, Cameroon Tribune
