Le fait pour le patriarche d’avoir porté très tôt son dévolu sur Yves Michel, lui a été préjudiciable et même fatal.
Au pays Bamiléké on ne désigne pas son successeur de son vivant. Cette assertion est le moins qu’on puisse dire un secret de Polichinelle, chez les Bamilékés, où le système polygamie a été longtemps la chose, la mieux partagée dans la société. Soit dit en passant, de ce côté du pays, la grandeur d’un homme se mesurait par le nombre de femme qu’il disposait. Plus on était riche plus le harem était important. C’est donc tout naturellement que le richissime homme d’affaire Victor Fotso en plus de sa libido prononcée, va se constituer une basse-cour à la dimension de sa fortune.
Mais le revers dans cette histoire est que sur une fratrie estimée à une centaine d’individus, le patriarche « est en admiration devant ce fils qui physiquement le ressemble tant… Jusqu’à déceler chez lui une version plus aboutie de lui-même. ». À ce fils ambitieux et décomplexé, nous rapporte Georges Dougueli de Jeune Afrique, il offre les clefs de son empire. Le père ayant pris du recul le jeune Yves Michel Fotso trône majestueusement à la tête d’un empire financier évalué à près de 450 milliards de FCFA. Il a le vent en poupe Jusqu’à ce que survienne l’affaire Albatros et son arrestation à son domicile à Douala le 1er décembre 2010. Mais aux ennuis judiciaires s’ajoutent les querelles familiales.
Jeune Afrique rapporte qu’à l’annonce de son arrestation ses démis frères et sœurs qui au demeurant l’accuse d’être arrogant, ont jubilé. « Au sein de ma famille, nombreux étaient ceux qui espéraient ma disparition » confit-il à Georges Dougueli depuis sa cellule du SED. Mais ce qui va définitivement éloigner Yves Michel de son père est le litige autour d’un immeuble de 12 étages dont il est accusé de vouloir s’en accaparer. Même s’il dit que son père avait volontairement attribué ledit immeuble aux six enfants de sa mère, Lydie Hanfou, il n’en demeure pas moins que Victor Fotso va porter plainte contre ses 5 frères et sœurs pour se voir restituer l’immeuble en question. Au sujet de la volte-face de son père le golden boy dit qu’il a agi « sous l’emprise et la menace de plusieurs de ses enfants et avec l’appui de quelques-unes de ses épouses ».
Quoi qu’il en soit, Yves Michel Fotso qui souffre d’un cancer, de son lit d’hôpital à Casablanca au Maroc, croit dur comme fer que son père, très proche de Président de la République, aurait pu le sauver de la prison n’eût été les manigances de certains membres sa famille, qui ont usés de tous les moyens y compris la sorcellerie pour l’éloigner de son père. Même sa maladie n’est pas à classer hors de ce conflit fratricide selon lui.
