Cameroun : Appel à la démission du bureau de l’Upc de Bafoussam

Réunis ce week-end, les responsables régionaux de l’Upc qui avaient soutenu Maurice Kamto à la dernière présidentielle, appellent à la démission du bureau.

L’Upc fait à nouveau parler d’elle. Pas pour faire entendre sa voix dans les sujets qui animent la société camerounaise, en ce moment engluée dans les violations des libertés publiques et dans la dérive dictatoriale. L’Upc fait parler d’elle sur son terrain favori : celui de ses déchirures internes. C’est le principal enseignement qu’on retient de la réunion du bureau de la Coordination régionale de l’UPC Ouest qui s’est tenue le dimanche 10 mars 2019 à Bafoussam. D’après les résolutions qui ont sanctionné les travaux, signées de Michel Eclador Pekoua, président de séance et Fidèle Kwekem, rapporteur, cette base de l’Upc appelle clairement à la démission du Bureau d’ici « le 31 mars 2019 » si à cette échéance, elle n’a pas récupéré la légalité que le Minat lui avait retirée.

On se souvient que par note signée le 17 juillet 2018, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, demandait aux autorités
administratives de ne reconnaître que monsieur Bapooh Lipot Robert comme étant le seul interlocuteur de l’Upc, en qualité de secrétaire général. Le problème, c’est que l’Upc sortait d’un congrès au cours duquel les militants s’étaient donné une direction de leur choix au terme des élections disputées. Mme Habiba Issa était élue présidente en même temps que le Dr Pierre Baléguel Nkot se faisait élire secrétaire général de l’Upc.
Débarqués par la note du ministre, les deux élus du Congrès n’ont rien pu faire depuis huit mois pour amener le ministre à reconsidérer sa position
qui traduit une mainmise sur la machine d’un parti supposé indépendant du pouvoir. Cela n’est pas du goût des cadres de la région de l’Ouest qui
soupçonnent leurs dirigeants d’avoir fait un deal pour saborder l’Upc définitivement en l’excluant des prochaines élections.

Rappelons aussi que lors de la dernière élection présidentielle, l’Upc avait éclaté en quatre tendances après que le parti se soit montré incapable de
présenter un candidat en son nom propre. Pendant que Baleguel Nkot appelait à voter Paul Biya, Mme Habiba Issa se rangeait derrière Akere Muna. Dans la grande Sanaga Maritime, les maires se positionnaient derrière Cabral Libii Li Ngué. A l’Ouest, sous la conduite de Michel Eclador Pekoua, l’Upc appelait à voter Maurice Kamto. C’est cette dernière faction qui appelle aujourd’hui à la démission du bureau et à la convocation d’un nouveau congrès. Elle demande en conséquence à ce bureau d’en tirer « toutes les conséquences ».

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