Élections du barreau : La bière, la fatigue, le stress

Avocats camerounais

Des avocats ont passé les nuits blanches devant les bars installés à l’entrée du palais des Sports.

Sur une chaise en plastique à l’entrée du Palais des sports de Yaoundé ce 20 juin 2022, un homme dort à poing fermé. Visiblement fatigué, sa nuit a été agitée lance une voix lointaine. En réalité, c’est le chauffeur d’un avocat venu prendre part à l’élection au Barreau du Cameroun. En face de lui, l’ambiance est plutôt détendue. Les uns et les autres devisent tenant entre les mains, des bières en cannette. Tout près d’eux, des casiers de bières sont superposés. On y retrouve un peu de tout. Avec la suspension des travaux en salle et la chaleur, des avocats et les membres de leur famille s’y sont retrouvés. Les bouteilles se vident au bonheur du commerçant qui compte faire du chiffre. « Oui Maitre, j’envoie quelle bière? Glacée ou non glacée ? » questionne, d’un ton poli, le vendeur avec un sourire en coin.

L’extérieur est bondé. Des groupes de 7, 8 ou 10 personnes lèvent le coude. « Le sport » est coordonné avec au cœur des échanges, l’identité du futur Bâtonnier. Pour les uns, « C’est un ressortissant des régions anglophones qui doit être élu » alors que pour les autres, « le poste devrait revenir à celui qui aura recueilli le plus de voix ». Dans ce débat un « peu complexe », les commerçants n’attendent que les commandes car l’occasion fait le larron. « Je partais vendre ma marmite de viande. Je me suis arrêtée ici au hasard. Mais j’ai vendu plus de la moitié de la viande surplace », se réjouit Annette Ngo, vendeuse de viande de brousse. Elle ne compte d’ailleurs pas s’en aller.

Elle y a trouvé sa cible. Un avocat qui a préféré garder l’anonymat a précisé qu’il est obligé de boire pour faire face à la canicule : « C’est bien de voir les commerçants vendre ici. Sinon on ferait de longues marches pour trouver de quoi se mettre sous la dent. J’ai passé la nuit ici. Je devais être à Douala depuis ce matin. Mais avec le blocus actuel au niveau de l’élection, je suis obligé de prendre une bière en attendant d’y voir plus clair. Je suis assis avec des confrères », souligne l’avocat.

Loin des bouteilles de bière, des canettes ou encore de la viande de brousse, des étals abondent à l’entrée des salles. On y retrouve des ouvrages et fascicules juridiques. Ces comptoirs de circonstances sont très courus aussi. Des avocats et curieux feuillètent des livres. D’autres finissent par en acheter. L’élection au Barreau aura fait du bien à de nombreux commerçants.

Solière Champlain Paka / 237online.com

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