École publique d’Efoulan: Le moule des valeurs patriotiques

Cet établissement scolaire situé dans la commune de Yaoundé 3 se positionne comme un cadre idéal pour l’encadrement et l’épanouissement des jeunes pendant les vacances.

La torrentielle pluie qui s’est déversée sur la ville de Yaoundé, à 13h24, mercredi 21 août 2019, bien qu’ayant interrompu la cérémonie de clôture de la 3ème édition du Festival national des jeunes (Fenajee) pour leur encadrement et épanouissement dans le concept «Jeunesse vacances utiles», à l’Ecole publique d’Efoulan (arrondissement de Yaoundé 3), n’a pas lessivé la satisfaction des organisateurs et illustres invités. «Jeunesse vacances utiles» est une activité de l’association United Africa, dont le slogan est « Building leadreship in youths ». Depuis 12h04, où tout a commencé avec l’exécution de l’hymne national en français et en anglais, le nombreux public, avec en bonne place les représentants du sous-préfet de Yaoundé 3, du maire de la commune, des ministères de la Jeunesse et de l’éducation civique ; Arts et de la culture ; Tourisme et des loisirs, etc. ; ainsi que des organismes partenaires, l’on n’a pas eu de moments de lassitude.

C’est sur des pancartes que 14 enfants (entre 5 et 20 ans) présentaient les objectifs du Fenajee en cette 3ème édition, à savoir : «être au service des jeunes», «réveiller le talent en soi», «découvrir des jeunes talents» , «préparer les étoiles de demain», «des vacances inoubliables», «responsabilités des jeunes», «réveiller le génie», «épanouir les jeunes», «promouvoir la solidarité et le patriotisme», «éducation civique et sociale», «l’art et la culture pour tous», «le sport à la portée des jeunes», «barrer la route à la déviance» et «stop à l’oisiveté». Tableau qui a permis de se rendre compte du travail abattu par les encadreurs d’United Africa auprès de ces jeunes du 21 juin au 20 août. «La plupart de ces enfants sont arrivés ici timides, sans savoir danser. Mais ils ont été formés par des encadreurs passionnés», a témoigné un des moniteurs de l’atelier danse. Ce d’autant que les enfants des dix régions ont livré, qui à la nation, qui aux parents, qui aux éducateurs, qui aux jeunes, des messages pointus en français et en anglais portant sur le Cameroun – ce cher patrimoine commun ; le patriotisme ; le civisme ; l’amour ; le vivre-ensemble ; le bilinguisme et le multiculturalisme ; l’intégrité ; la nationalité ; la haine de la facilité ; le goût de l’effort et du travail bien fait ; la discipline ; le refus de la drogue et stupéfiants, etc.

Le trait commun entre tous ces enfants, c’est la promotion des cultures locales. Tous arboraient des tenues illustratives des aires culturelles du Camerounais. Ce qui les mettait à l’aise lors des prestations des danses traditionnelles. Ici, agilité et adresse agrémentaient les mouvements de ces enfants dans un ballet national mêlant l’esewê, l’ambass-bé, l’assiko, l’essani, le benskin, le rythme Takam II, les rythmes du grand nord, du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, le bikutsi, la danse pygmée, etc. Toute chose qui a sorti l’artiste musicien de renommée internationale, Ottou Marcellin de sa réserve : «Je suis content de voir les jeunes danser sans faire des mouvements des fesses. Quand on regarde les télévisions en Afrique, il n’y a que les fesses qui bougent ! On ne peut pas développer un continent par les fesses ! Si maman Anne Marie Nze avait passé sa vie en nous montrant ses seins et fesses, elle nous aurait montré quoi à sa mort ? Les rides ? Faites attention ! Ce n’est pas intelligent, ça ! Et nos médias diffusent ça !…», s’est- extériorisé l’encadreur des enfants de l’atelier musique. Et qui a pu gratifier le public de ses titres cultes, succès des temps passés, tels que «Où va l’Afrique ?» et «L’enfant soldat». Ce dernier est même entré dans les livres de français des classes de 6ème dans les lycées français.

Une jeunesse toujours conquérante

Et pour Alex Joddy Ndounda Ella, représentant du sous-préfet, «l’initiative comme celle-ci est une initiative louable qu’il faut encourager. Vous savez, ce n’est pas évident lorsque les enfants prennent les vacances, il faut savoir comment les occuper. Quand il y a des cadres comme ceux-ci, il faut y envoyer les enfants, pour qu’ils puissent se concentrer à des activités autres que les leurs. Avec ce qu’on a vu ici, ces enfants ont beaucoup reçu. C’est un grand pas pour eux qui vont devoir retourner à l’école, parce que l’année scolaire 2019-2020 va commencer bientôt (2 septembre, Ndlr). Et ces enfants, auxquels on a transmis un certain nombre de valeurs, pourront mieux s’exprimer. Cela sera un grand avantage pour leur plein épanouissement.»
Ce ne sont pas les pensionnaires qui en diront autrement : «Je suis satisfaite pour ces vacances utiles. J’ai bien dansé, joué. J’espère revenir encore ici l’année prochaine», exulte Armelle Simotiefana. «On a fait un retour en arrière sur l’histoire du Cameroun, on a eu à danser. On nous a inculqué l’esprit de fraternité, toujours être ponctuel et prendre tout ce qu’on fait a sérieux. J’ai aimé tout ce qu’on a appris. J’ai été heureux de me retrouver dans cette campagne de jeunesse vacances utiles. J’espère y revenir l’année prochaine», enchaine un pensionnaire de 17 ans, qui va en classe de première.

Quant à Christian Fodjo, président de United Afrique et superviseur général de Fenajee, «Je suis fier, parce que nous n’avons enregistré aucun incident, pas d’enfants blessés, on n’a pas détruit de biens publics, lors de cet événement. Je tiens aussi à remercier le Minjes et le Mintoul, qui nous ont soutenus techniquement; ainsi que l’ambassade des Etats unis. Certes, il y a eu des difficultés techniques, humaines, financières, voire même spirituelles. Mais nous avons pu avancer. Quoi qu’il arrive, les jeunes ne doivent pas abandonner leurs projets. Ils doivent tenir bons. Même si on ne croit pas en vous croyez en vous-mêmes. C’est ça le message le plus important. J’ai eu 120 jeunes camerounais, auxquels nous avons inculqué de bonnes valeurs.» Les yeux sont d’ores et déjà rivés sur la 4ème édition de Fenajee 2020.

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