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Droits humains Cameroun : Abdul Karim Ali condamné à perpétuité pour simple expression pacifique !

Abdul Karim Ali

Les droits humains au Cameroun subissent un nouveau revers alarmant ! Amnesty International dénonce vigoureusement la condamnation à perpétuité du militant pacifiste anglophone Abdul Karim Ali par le tribunal militaire de Yaoundé le 16 avril dernier. Arrêté sans mandat à Bamenda en août 2022 après avoir dénoncé des actes de torture, cet activiste est détenu arbitrairement depuis près de trois ans. Pourquoi cette affaire représente-t-elle un tel « affront à la justice » selon l’organisation internationale ?

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La sentence prononcée contre Abdul Karim Ali, accusé de « faits d’hostilité contre la patrie » et de « sécession« , suscite l’indignation des défenseurs des droits humains. Le tribunal militaire a rendu son verdict par contumace, l’accusé ayant refusé de comparaître pour contester la compétence de cette juridiction.

«Abdul Karim Ali a attendu près de trois ans avant d’être jugé par un tribunal militaire et condamné à une peine extrême simplement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. Ce jugement honteux est contraire au droit international relatif aux droits humains et aux normes internationales en la matière», a déclaré Marceau Sivieude, directeur régional par intérim d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

L’affaire remonte au 11 août 2022, lorsque le militant, qui dirigeait le Centre de recherche sur la paix à Bamenda, a été arrêté puis détenu pendant 84 jours, dont quatre au secret dans un poste de police militaire, dans des conditions qualifiées d’inhumaines.

Bien qu’aucune raison officielle n’ait été communiquée pour justifier sa détention, il a été interrogé à plusieurs reprises au sujet d’une vidéo diffusée le 9 juillet 2022, dans laquelle il dénonçait les actes de torture perpétrés par un chef militaire camerounais connu sous le nom de « Moja Moja« .

L’avocat d’Abdul  Karim Ali a confié à Amnesty International : «Qu’il ait été poursuivi pour ses pensées, ses origines, son engagement dans des associations et ses opinions politiques est un cas typique de persécution politique». Il a également annoncé avoir fait appel de cette condamnation.

Ce cas s’inscrit dans un contexte plus large de répression dans les régions anglophones. Des centaines de personnes originaires de ces zones sont toujours détenues arbitrairement, notamment pour avoir participé à des manifestations pacifiques dénonçant des discriminations. Beaucoup ont été condamnées par des tribunaux militaires sur la base d’accusations criminalisant les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique.

Le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a déjà ordonné la libération immédiate de plusieurs militants anglophones détenus, dont Mancho Bibixy Tse, Tsi Conrad et dix autres personnes expulsées illégalement du Nigeria vers le Cameroun.

Amnesty International demande la libération immédiate et inconditionnelle d’Abdu Karim Ali, considérant sa détention comme une violation flagrante du droit camerounais et du droit international relatif aux droits humains.

Face à cette répression qui touche également des militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), comment les autorités camerounaises réagiront-elles aux pressions croissantes des organisations internationales de défense des droits humains ?

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