Dans une intervention qui risque de faire trembler les murs des institutions, le Pr Maurice Kamto vient de mettre les pieds dans le plat concernant l’épineuse question de la double nationalité au Cameroun. Le président du MRC a livré un plaidoyer sans équivoque en faveur de l’intégration pleine et entière de la diaspora dans le développement national, lors d’une vidéo diffusée sur la page de Valérie Ndongo. À contre-courant des positions officielles, Kamto a osé proclamer ce que des milliers de Camerounais de l’étranger pensent tout bas : les restrictions liées à la double nationalité constituent un frein majeur au développement du pays.
Une agence dédiée pour faciliter le retour et l’investissement
Le leader politique ne s’est pas contenté de critiques : il a proposé des solutions concrètes, notamment la création d’une agence de la diaspora. « Nous devons mettre en place les instruments qui permettent à la diaspora de revenir en toute confiance », a-t-il déclaré, privilégiant cette structure à un secrétariat d’État pour son aspect plus opérationnel et moins bureaucratique.
Cette agence fonctionnerait comme un véritable guichet unique, offrant un accompagnement sur mesure aux Camerounais de l’étranger souhaitant investir au pays. De l’acquisition foncière sécurisée à l’obtention rapide des autorisations administratives pour démarrer une entreprise, tout serait simplifié. « Il n’y a aucune raison pour qu’un Camerounais prenne encore un an à naviguer dans l’administration pour obtenir les autorisations nécessaires », a-t-il martelé avec force.
Un pacte gagnant-gagnant pour une économie dynamique
La vision de Maurice Kamto repose sur un principe simple mais puissant : un pacte gagnant-gagnant entre l’État et les investisseurs issus de la diaspora. « Vous investissez dans le privé et gagnez de l’argent, mais vous devez aussi créer des emplois parce que je souhaite que mes jeunes n’aillent pas mourir en Méditerranée », a-t-il expliqué dans un langage direct qui tranche avec la langue de bois habituelle.
C’est une approche pragmatique qui pourrait transformer l’économie camerounaise. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon la Banque Mondiale, les transferts financiers de la diaspora camerounaise représentent plus de 300 millions de dollars annuels, soit environ 1,2% du PIB national.
Mais au-delà de l’argent, c’est l’expertise acquise à l’international qui constitue une richesse inestimable. « Ils ont l’avantage d’avoir été exposés à d’autres expériences extérieures, ce qui leur permet de se mettre rapidement au diapason de la compétition mondiale », a justement souligné le Pr Kamto, rappelant que cette expertise peut « accélérer l’industrialisation et créer des emplois pour les jeunes ».
Cette déclaration intervient à un moment où le débat sur la double nationalité prend une ampleur nouvelle au Cameroun, notamment à l’approche des échéances électorales. Reste à savoir si ce plaidoyer trouvera un écho favorable auprès des décideurs ou s’il restera lettre morte, comme tant d’autres propositions novatrices dans notre pays.
