Un arrêté du délégué du gouvernement délimite les zones de circulation de ces engins à deux roues qui ont jusqu??au 12 mars 2012 pour rejoindre la périphérie.Depuis hier lundi, 27 février 2012, il est formellement interdit aux conducteurs de mototaxi d??exercer leurs activités dans le centre ville de la capitale économique. C??est la substance de l??arrêté N°03/Cud/Sg2012 du 24 février 2012, portant délimitation des zones de circulation des motocycles à exploitation
commerciale dans la ville de Douala, conjointement signé par Bernard Okalia Bilaï, préfet du Wouri et Fritz Ntonè Ntonè, délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine. Ledit arrêté fixe également les conditions et modalités d??exploitation de ces engins sur l??aire territoriale de la ville de Douala. Dans l??article 2, il est mentionné que «la circulation des motocycles n??est tolérée que dans la périphérie de la ville de Douala et pour la desserte des zones enclavées. Ne sont pas concernées, les communes d??arrondissement de Douala IIIè, Vè et VIè».Par conséquent, la circulation des mototaxis est interdite sur les plateaux Joss (Bonanjo) et Njo Njo (Bonapriso, Bonadouma et Bonapriso), les quartiers Akwa, Bali, Koumassi, Deïdo (Douala Ier), Kassalafam, boulevard des Nations unies, rue Fampou Dagobert, cimetière de New-Bell, marché des oignons, avenue de l??indépendance, Shell New-Bell (Douala IIè), pont sur le Wouri, de Bonassama à Sodiko-rails (ancienne et nouvelle route) de Douala IV. Les autres arrondissements étant exempts. Si cette décision est approuvée par une faction des syndicats des mototaxis, elle est rejetée par des activistes sur le terrain qui ont promis de l??ignorer. «Nous ne sommes pas au courant d??une telle décision. C??est la raison pour laquelle nous travaillons sans pression. Je ne comprends pas pourquoi on veut et peut nous empêcher de vouloir circuler en ville. Le préfet a voulu qu??on libère Bonanjo, on l??a fait. Pourquoi nous chercher encore des poux sur la tête alors qu??on a notre famille à nourrir?», dit Peter Mbu Julius, conducteur de mototaxi rencontré hier au lieu dit Rond point Deïdo. Ce dernier parlant sous le contrôle de ses confrères menace. «Si Ntonè Ntonè veut la guerre, il l??aura. Pour rien au monde, nous n??allons quitter le centre ville. Sans ces quartiers, nous sommes condamnés à mourir à petit feu. Comment peut-on imaginer Akwa, Bali et Bonapriso sans moto ? Qui va transporter ces femmes et hommes qui vont au marché ou qui rentrent tard?». D??après Fritz Ntonè Ntonè, «nous avons pris en compte les propositions des maires d??arrondissement, les recommandations des réunions conjointes préfecture-mairies-syndicats du jeudi 16 février et jeudi 23 février avant de prendre cette décision. Ce sera un peu difficile au début mais avec du temps, tout le monde comprendra la nécessité de cette décision». Pour certains observateurs, cette décision du délégué du gouvernement soutenue par le préfet du Wouri, fait suite au «stage de formation, de recyclage et de renforcement des capacités» suivi par Fritz Ntonè Ntonè auprès du «grand frère» Gilbert Tsimi Evouna qui a réussi à quadriller ces « bendskinneurs » et à encadrer cette profession. «Douala n??est pas Yaoundé car la capitale économique a ses réalités et son mode de fonctionnement qui n??est pas comme dans la ville aux sept collines. Il ne faut pas que le délégué du gouvernement copie un mauvais exemple». En attendant le 12 mars, des dispositions sont en train d??être prises pour circonscrire cette activité dans la périphérie. Quel avenir pour les conducteurs de mototaxi considérés à tort ou à raison comme les parias de la société, qui veulent aussi avoir voix au chapitre?