De nouvelles sanctions éventuelles contre la Russie pourraient conduire à une rupture complète de ses relations avec les États-Unis et nuire gravement à ses liens avec l’Occident dans son ensemble. L’assistant du président russe, Iouri Ouchakov, a déclaré vendredi aux journalistes que le dirigeant russe, Vladimir Poutine, avait mis en garde son homologue américain, Joe Biden, à ce sujet lors d’une conversation téléphonique régulière.
Cette conversation, qui est devenue la deuxième en un mois après les entretiens de deux heures par téléphone le 7 décembre, a eu lieu à la demande de Moscou et a duré 50 minutes. TASS rapporte ses résultats.
Garanties de sécurité
Le sujet de la conversation était les pourparlers à venir sur les garanties de sécurité pour Moscou. Selon M. Ouchakov, les dirigeants n’ont pas évoqué cette fois les questions de relations bilatérales.
Washington a déclaré que les présidents étaient d’accord sur la séquence du dialogue. Ainsi, le 10 janvier, les pourparlers russo-américains commenceront à Genève. Le 12 janvier, le Conseil Russie-Otan se réunira. Le 13 janvier aura lieu une réunion des représentants permanents auprès de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Un porte-parole de l’administration américaine a noté lors d’un briefing que la conversation entre MM. Poutine et Biden visait à créer l’atmosphère de la prochaine « interaction diplomatique ».
Les dirigeants, selon M. Ouchakov, ont accepté de garder sous contrôle personnel le déroulement des pourparlers à venir et de maintenir des contacts téléphoniques. Ils ont convenu de poursuivre le dialogue après le Nouvel An. Cependant, il n’y a pas encore d’informations sur la date exacte de la prochaine conversation.
M. Poutine a déclaré à M. Biden que ces pourparlers ne devraient pas « dégénérer en un dialogue vide », a déclaré l’assistant du président russe. Moscou s’attend à ce que les négociations aboutissent à des garanties juridiques du refus de l’Otan de se déplacer vers l’est et de déployer des « systèmes d’armes menaçants » près des frontières russes. Le président américain, selon M. Ouchakov, « a souscrit à ce point de vue ». En particulier, Biden a assuré que les États-Unis n’avaient pas l’intention de déployer des armes offensives en Ukraine.
Dans le même temps, selon Washington, les deux dirigeants ont convenu que les pourparlers comprendraient des sujets sur lesquels les États-Unis et la Russie peuvent progresser, et des sujets sur lesquels « un accord pourrait ne pas être réalisable ».
Prix des sanctions
M. Biden, selon Washington, a identifié deux approches possibles des États-Unis dans les relations avec Moscou. Ils consistent en une « voie de diplomatie menant à la désescalade » et en une voie de dissuasion qui implique notamment « de graves coûts et conséquences » pour Moscou.
M. Poutine, à son tour, a déclaré que les « sanctions sans précédent » évoquées par son homologue américain pourraient conduire à une rupture complète des relations entre la Russie et les États-Unis et causer de graves dommages aux relations de Moscou avec l’Occident dans son ensemble. Selon M. Ouchakov, le dirigeant russe pense que les descendants considéreront de telles démarches comme une erreur.
Évaluation de la conversation
Moscou reste satisfait de la conversation. Le service de presse du Kremlin a souligné que la conversation « avait été certainement utile aux deux parties ».
Washington a également noté l’atmosphère « sérieuse et significative » de cette conversation. Chacun des dirigeants a pu « exposer sa position ».
