Entre usurpation d’identité, escroquerie à la carte bancaire, piratage d’un compte, cryptage d’un mot de passe, envois des virus informatiques, arnaque au téléphone, prolifération des menaces et le chantage… le gouvernement se montre essoufflé.
Alors que le président de la République évoquait récemment « le parachèvement destextes», la ministre en charge de réguler le secteur, noie le mâchoiron local dans l’océan d’une « problématique mondiale ». Il faut encore discourir. Des campagnes d’envergure nationale de sensibilisation à l’usage responsable des réseaux sociaux ontd’ailleurs été lancées. Occasion qu’à saisieles pirates pourmonter en grade. Selon les spécialistes, l’analyse du mode opératoire des différents acteurs impliqués ces jours, les principales cibles sont connues. Notamment, les missions diplomatiques accréditées au Cameroun etcelles du cameroun à l’étranger. Mais également,les entreprises multinationales, des opérateurs économiques camerounais ou non, des grands commis de l’Etat et les personnalités ressources de la Républiques.« La cybercriminalité n’est pas une fatalité. Il suffit pour les uns et les autres d’apporter un tant soit peu certaines attitudes pour mettre à mal les cybercriminels », renseigne-t-on à
l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic).
Par ailleurs, d’après les données du Service central des recherches judiciaires (Scrj) à Direction de la police judiciaire (Dpj)il ya quelques mois, l’exploitation des plaintes et dénonciations a permis de constituer une base de données fournie et d’élaborer les statistiques fiables. Environ 40 % des cas sont localisés dans les villes universitaires, dont les plus grandes constances de perpétration sont, Buea, Douala, N’gaoundéré, Yaoundé-Ngoa Ekelle et Yaoundé-Soa. Environ 40 % des autres sont en milieu carcéral ; 90 % environ sont des suspects qui utilisent les noms d’emprunt ou surnoms et environ 60 % des pays européens et asiatiques constituent la cible.« Pour l’année 2018 : 3 388 cas d’usurpation d’identités ont été
constatés. En 2019, près de 06 milliards de pertes relatives aux fraudes bancaires, et 11 617 vulnérabilités détectés sur les sites officielles des administrateurs publiques », avait révélé le 22 janvier 2021, Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes ettélécommunications tout en précisant que, la situation est bien grave ailleurs.
Auto-évaluation
A la croire, l’objectif d’assainir le cyberespacecamerounais figure parmi les premières exigences comme priorité à réaliser à court et à moyen terme dans le cadre des attentes du chef de l’Etat.De façon vive, la préoccupation d’endiguer le phénomène a toujours alimenté les débats politiques du gouvernement qui devrait concilier paroles et actes dans sa politique de management. Au plan théorique, la source du débat est assez claire et oppose d’un côté ceux qui estiment que l’Etat doit orienter ses interventions dans la moralisation de ses gouvernés, et donc en occurrence plus de discours, et d’un autre côté, ceux qui pensent que la présence de l’Etat doit être plus accrue et par conséquent plus répressive. Si bien qu’une question élémentaire est de déterminer qui est susceptible d’engager l’action ? En d’autres termes qui doit contrôler le secteur ? Cependant, il est à noter qu’en dépit des points de vue divergents sur la fonction de l’Etat, la lutte contre la cybercriminalité en elle-même n’est pas remise en cause,
mais plutôt son effet et sa gestion, en un mot son efficacité.