Crise socio-politique au Cameroun: Des compatriotes de l’étranger interpellés et embastillés

Depuis la dégradation du climat socio-politique, certains compatriotes vivant surtout à l’étranger sont face à la justice pour des accusations portant sur les motifs de rébellion et des actes terroristes.

D’autres jeunes rapatriés ou en séjour dans leur pays d’origine ont été écroués en prison pour ces motifs.

Wilfried Siewe, Allemand d’origine camerounaise est incarcéré depuis quelques mois à la prison centrale de Yaoundé. Ce jeune homme a été arrêté depuis le 18 février 2019 à Yaoundé alors qu’il s’apprêtait à quitter son pays d’origine après avoir passé quelques semaines avec sa famille nucléaire.

Il était arrivé au Cameroun le 2 février 2019 en compagnie de ses enfants. Ce chef de famille ne s’inquiétait de rien jusqu’au 18 lorsqu’il est interpellé par les policiers. Selon les informations relayées par certains médias, ce jeune homme a été arrêté au centre –ville alors qu’il prenait des photos. Une fois interpellé, il sera conduit dans un commissariat de la ville de Yaoundé où il sera auditionné.

Pendant son audition, les enquêteurs vont découvrir que Wilfried Siewe avait dans son téléphone portable, les vidéos de la marche organisée le 26 janvier 2019 à Berlin par les activistes de la Brigade anti-sardinard (Bas). Son passeport ainsi que d’autres objets seront aussi récupérés avant d’être placé sous mandat dépôt à la prison centrale de Yaoundé. Selon une source, les policiers ont retrouvé également dans le sac de ce jeune Camerounais un livre du professeur Maurice Kamto intitulé : « l’urgence de la pensée ».

L’auteur de ce livre est le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, (Mrc), parti politique classé second par le Conseil constitutionnel lors de la dernière présidentielle organisée en octobre 2018. Au terme de ces résultats de la présidentielle, le parti de Maurice Kamto a décidé d’organiser les manifestations pacifiques pour contester les résultats du Conseil constitutionnel.

Depuis que ces manifestations pacifiques sont organisées, quelques compatriotes de l’étranger, qui sont en situation régulière ou irrégulière sont devenus la cible de la justice camerounaise comme l’explique ce cadre du Mrc qui a décidé de garder l’anonymat : « Tous nos compatriotes qui sont rapatriés au Cameroun depuis que le contexte politique est tendu, risquent la prison. Ces jeunes compatriotes sont perçus comme étant les activistes de la brigade anti sardinard alors qu’il n’en est rien. Mêmes les « sans-papiers » qu’on rapatrie actuellement au Cameroun risquent d’aller en prison alors qu’ils ne sont pas impliqués dans les turbulences politiques que traverse le pays ».

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