Coronavirus: Le come-back inattendu de la chloroquine

Carte du monde attaqué par le Covid-19

Couramment utilisée contre le paludisme pendant plusieurs décennies et plus tard retirée de la vente, la chloroquine revient à grande pompe pour traiter les pneumonies provoquées par le coronavirus Covid-19.

C’est la ruée vers les pharmacies, les parapharmacies, les cliniques et chez les vendeurs illicites de médicaments. Non pas pour se procurer un remède ordinaire, ou encore pour s’offrir un masque de protection, mais pour s’acheter la chloroquine, voire se rassurer que ce produit, devenu antidote existe réellement. La montée fulgurante du nombre de clients qui vont dans les lieux cités plus haut, confirme l’urgence d’une prévention et/ou d’une guérison. En fait, la maladie covid-19 a semé la psychose chez les Camerounais. Mais avec la puissance curative de la chloroquine, ce produit a donné raison à l’adage qui dit « ce sont les vieilles marmites qui font les bonnes sauces ». La preuve, deux sujets atteints ont retrouvé le sourire grâce à ce produit et aux règles d’hygiène respectées par le corps médical et les malades.

En effet, membre de la famille des amino-4-quinoléines, la chloroquine est un médicament anti paludique. Aujourd’hui, elle est très sollicitée pour son efficacité contre la pandémie qui met le monde entier à genou. Plusieurs chercheurs en médecine l’ont d’ailleurs approuvé depuis février 2020. « 500mg/ jour pendant dix jours, seraient suffisant pour guérir du coronavirus », selon les premiers résultats obtenus par les trois chercheurs chinois. Mais, selon la presse nationale camerounaise, les experts appellent à la prudence car, les nouveaux tests cliniques sur les patients sont encore en cours. La pandémie quant à elle continue de faire la propagande de l’intérêt particulier de la chloroquine sous forme d’hydroxychloroquine en tant qu’antiviral potentiel.

Jadis connue sous le nom de nivaquine, la chloroquine a été le seul produit par excellence pour traiter un accès palustre simple. Les raisons de son utilisation massive sont basées sur son coût peu élevé, l’efficacité maintenue chez les patients partiellement prémunis, la sécurité des femmes enceintes, les enfants en bas âge et sa présence permanente sur le marché. Cette molécule est aussi très utilisée contre les maladies autoimmunes telles que le lupus et des maladies rhumatoïdes telles que la polyarthrite rhumatoïde. Toutefois, depuis les années 1950, l’extension de la résistance du plasmodium falciparum, nom scientifique de l’anophèle femelle à ce médicament, a nécessité une surveillance régulière. Ainsi, une équipe de chercheurs Camerounais L K Basco, A Keundjian, A Same Ekobo, P. Ringwald, D. Kedy Mangamba, ont évalué de 1994 à 1999, l’évolution de la chloroquinorésistance chez des adultes au-delà de 15 ans et des enfants de 5 à 15 ans par des tests d’efficacité thérapeutique et par des tests in vitro et in vivo. Les résultats obtenus ont démontré que certains cas de paludisme pouvaient être liés à des concentrations insuffisantes de chloroquine.

En outre, les recherches faites par l’Organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique centrale (OCEAC) en collaboration avec le ministère de la Santé publique, ont rapidement confirmé l’inefficacité de la chloroquine avec une proportion d’échec thérapeutique de 48,6% en moyenne plus accentuée au Sud et au Nord du Cameroun. Ce qui a expliqué à suffisance le retrait de la chloroquine sur le marché en 2002. Le sulfadoxine-pyriméthamine (Fansidar) a régné pendant cinq ans, avant de connaitre aussi des résistances. La médecine traditionnelle n’a pas été en reste. Elle s’est vue améliorée avec des produits tels que l’Arthémisia, composé naturel du médicament pharmaceutique Arthémeter.
Il faut souligner que d’après le document Tropical Medecine and International Health, la résistance de la chloroquine a été mise en évidence au Cameroun en janvier 1985 à Limbe dans le Sud-ouest du pays chez deux enfants expatriés sous chimiolaxie à la chloroquine.

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