Le président centrafricain achève une visite de 48 heures dans notre pays.Jusqu??au moment où nous allions sous presse hier soir, il était encore difficile de connaître le fin mot de l??audience d??hier après midi au palais de l??Unité entre le chef de l??Etat Paul Biya et son homologue centrafricain, François Bozizé. Arrivé à Yaoundé en fin de matinée hier, le président centrafricain, qui est par ailleurs président en exercice du Conseil des chefs d??Etat et de gouvernement de la Cemac, est arrivé dans notre pays au moment où un sommet des chefs d??Etat de cette organisation est annoncée à Bangui en République Centrafricaine
la semaine prochaine.On peut donc imaginer que les deux hommes d??Etat ont ainsi pu discuter des questions liées à cette organisation sous régionale qui est en ce moment, celle qui fonctionne la moins bien, sur le continent. La rencontre de Yaoundé arrive par ailleurs au moment où la Banque centrale, commune aux six Etats Membres de la Cemac, traverse une zone de turbulence. Les deux chefs d??Etat ont ainsi pu discuter des changements annoncés dans les prochains jours à la tête de la Beac, où des informations diffusées hier par la chaîne de télévision panafricaine Africa 24 annonçait que l??actuel gouverneur de l??institution, le Gabonais Philibert Andzembe, prenait part hier à Libreville pour la dernière fois en cette qualité, au Conseil d??administration de cette institution. La même chaîne de télévision affirmait par ailleurs que le gouvernement gabonais s??apprêtait à proposer la candidature de son compatriote Alexandre Barro Chambrier à cette fonction. Une décision qui devrait être sur la table des six chefs d??Etat au cours du sommet de la semaine prochaine.Arrivée à Yaoundé en même temps que son époux, Mme Monique Bozizé, la première dame de la République Centrafricaine, qui a été reçue au palais de l??Unité par Mme Chantal Biya, en a profité pour procéder à la signature des statuts des Synergies africaines. Un acte qui marque ainsi son adhésion à cette organisation créée il y a quelques années par Mme Chantal Biya.Le couple présidentiel centrafricain était invité à dîner hier soir au palais de l??Unité par M. et Mme Biya.J.F.B., Mutations
Yaoundé ?? Bangui : une solidarité agissante
Le tête à tête Paul Biya ?? François Bozizé en fin d??après-midi hier a été suivi par le dîner officiel offert dans la soirée au palais de l??Unité par le couple présidentiel camerounais à ses hôtes centrafricains. La concertation au sommet a été soutenue hier tout au long de la première journée de la visite officielle au Cameroun du président de la République centrafricaine, accompagné de son épouse Monique Bozizé et d??une délégation importante. Après les premiers échanges à l??aéroport international de Yaoundé-Nsimalen puis à l??hôtel Hilton, les présidents Paul Biya et François Bozizé se sont entretenus à huis clos au 3e étage du palais de l??Unité. Le chef de l??Etat camerounais a accueilli son homologue centrafricain au perron du palais d??Etoudi peu après 16 h. Le protocole d??usage en pareille circonstance solennelle était de rigueur : tapis rouge serti de fleurs naturelles, haie d??honneur de la garde présidentielle. Si rien n??a filtré du tête à tête, on en sait un peu plus grâce aux toasts prononcés lors du dîner officiel auquel ont pris part notamment les plus hauts responsables de la Cour suprême, le Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement, des membres du Corps diplomatique et bien entendu les membres de la délégation centrafricaine. Un dîner agréablement animé par la musique de la garde présidentielle dans le registre classique. Prenant le premier la parole au salon des ambassadeurs du palais de l??Unité qui a servi de cadre pour le dîner officiel, le président Paul Biya a relevé, au-delà de l??histoire le renforcement de la relation fraternelle entre le Cameroun et la RCA ces dernières années « à la mesure des terribles épreuves subies par le peuple centrafricain ». Voilà pourquoi le chef de l??Etat a saisi l??occasion pour féliciter son homologue centrafricain d??avoir mené jusqu??au bout le dialogue national inclusif ayant abouti à un accord entre le gouvernement centrafricain et les factions rebelles. Le Cameroun, a affirmé le président Paul Biya, continuera de soutenir comme dans le passé la paix, la sécurité et la réconciliation nationale en RCA. Car a-t-il souligné, dans une solidarité agissante, la sécurité et la stabilité centrafricaines sont aussi les nôtres. D??où la nécessité d??une concertation permanente sur les problèmes d??insécurité transfrontalière. Cette solidarité agissante pourrait se manifester dans plusieurs autres domaines comme l??enseignement supérieur, l??exploitation minière et forestière ou les liaisons routières. Enfin, selon Paul Biya, il faudrait faire bouger les choses au plan de l??intégration sous-régionale, notamment dans les problèmes relatifs à la CEMAC dont la RCA accueille bientôt le sommet des chefs d??Etat et de gouvernement. En réponse, le président François Bozizé a porté son appréciation positive sur le Cameroun et son président pour la solidarité agissante dont ils font montre à l??endroit de son pays et les en a remerciés. La paix, l??harmonie et la stabilité en Centrafrique sont aussi l????uvre du Cameroun et de tous les amis de la RCA. Elles sont utiles à nos deux pays, d??où la nécessite d??une concertation permanente notamment sur des problèmes relatifs à la démarcation de la frontière, à la circulation des hommes et des biens, à l??exploitation des pierres précieuses?? Les deux chefs d??Etat sont donc en phase sur les points ainsi évoqués. La visite officielle du président François Bozizé au Cameroun s??achève aujourd??hui.
ESSAMA ESSOMBA, Cameroon-tribune.cm
Fraternité
En François Bozizé, le Cameroun reçoit depuis hier, un frère et un ami. La visite officielle qu??effectue au Cameroun le président centrafricain se présente, en effet, comme une galerie d??exposition des relations de voisinage et de fraternité entre nos peuples. Des peuples que des frontières ont séparés au hasard des appétits coloniaux. A l??aéroport de Nsimalen et sur toute place publique où notre illustre hôte est passé, des résidents centrafricains que l??on distinguait à leur port vestimentaire et leurs fanions aux couleurs nationales de leur pays, ont affiché l??exubérance et l??étendue de cette fraternité. Un signal et une reconnaissance en l??hospitalité du Cameroun, une terre d??accueil où dans le quotidien, rien en apparence, ne les distingue de leurs hôtes. Là se manifeste l??intégration régionale dont le Cameroun constitue un grand creuset. Une aspiration sous-régionale commune qui se bâtit brique après brique et qui, on s??en doute, conquiert de nouveaux espaces à travers ces retrouvailles auxquelles Paul Biya a convié son homologue centrafricain. Ces liens de fraternité et d??amitié pour naturels qu??ils soient sont, il faudrait le souligner, l??expression de la volonté de cheminer ensemble qui anime deux peuples aux liens historiques marqués. Car autant on ne choisit pas ses voisins, autant on dispose du libre arbitre par rapport au type de relations qu??on entretient avec eux. Nos voisins dont le pays est enclavé et qui ont pour corridor maritime notre territoire, savent apprécier d??avoir un voisin bien disposé à qui l??on peut faire confiance. Le Cameroun est ce voisin-là. Un pays dont la paix constitue non seulement un mot-clé de la devise, mais bien plus, un feu de bûches quotidiennement nourri, auprès duquel se réchauffe son peuple dans une quête permanente du bien-être. Quand bien même surviendraient des malentendus qui ne manquent pas dans des rapports entre humains ou Etats, c??est le dialogue qui prévaut. D??autant que la résolution pacifique des conflits se pose en pierre d??angle dans la diplomatie du Cameroun, ainsi qu??on l??a vu tout récemment dans la crise de Bakassi. Laquelle, en l??absence d??une telle disposition d??esprit, aurait pu remettre en question une longue amitié entre notre pays et son grand voisin de l??Ouest, le Nigeria. Le Cameroun trouve plusieurs cadres formels de concertation avec la Centrafrique, à l??instar de la Communauté économique et monétaire de l??Afrique centrale (Cemac), où nos deux Etats oeuvrent inlassablement pour l??intégration régionale. Les deux pays se donnent aussi la main pour s??attaquer à des fléaux communs comme l??insécurité transfrontalière qu??animent des bandits de grand chemin. La rencontre de Yaoundé apparaît, à cet égard, comme un grand moment, occasion idoine de faire bouger les lignes, par rapport aux pesanteurs qui limitent le rayonnement de la sous-région.
MONDA BAKOA, Cameroon-tribune.cm