Les chercheurs au Cameroun revivent enfin ! Après deux longues années d’attente, la Commission centrale d’évaluation pour l’avancement en grade s’est réunie hier à Yaoundé, examinant 71 dossiers de candidature. Cette session 2025, présidée par le Professeur Rebecca Madeleine Ebelle, secrétaire général du ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi), marque la reprise d’un processus vital pour la reconnaissance académique et l’évolution de carrière des scientifiques camerounais, suspendu depuis la réforme statutaire de 2023.
Avancement scientifique et nouveaux critères : ce qui change vraiment
L’enjeu est de taille pour ces experts issus de huit instituts de recherche nationaux. La répartition des 71 candidatures illustre l’ambition croissante des chercheurs : 17 postulants visent le grade de chargé de recherche, 34 celui de maître de recherche, et 20 aspirent au prestigieux titre de directeur de recherche.
« Cela fait deux ans que nous n’avons pas évalué les chercheurs, puisqu’à la suite d’un décret du président de la République portant statut spécial du personnel chercheur, les critères d’évaluation ont été modifiés. Pour le passage au grade de chargé de recherche qui consacre l’entrée dans le corps de chercheur, il faut au moins être titulaire d’un doctorat », explique le Dr Jean Marcel, inspecteur général du Minresi.
Le décret présidentiel du 8 août 2023 a profondément transformé le cadre d’évolution des scientifiques camerounais. Il définit désormais le chercheur comme « une personne physique travaillant à la conception ou à la création de connaissances, de produits, méthodes ou de systèmes nouveaux sur la base d’une programmation scientifique, concourant à la résolution des problèmes et au développement de l’humanité. »
Les candidats proviennent d’institutions stratégiques pour le développement national : l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD), l’Institut national de la cartographie (INC), l’Autorité de sûreté radiologique et de sécurité nucléaire (ASRAN), l’Institut de recherches géologiques et minières (IRGM), la Mission de promotion des matériaux locaux (Mipromalo), l’Institut de recherches médicales et d’études des plantes médicinales (IMPM), le Centre national d’éducation (CNE) et le Comité national de développement des technologies (CNDT).
Le processus d’évaluation suit désormais un parcours rigoureux. Chaque dossier passe d’abord par un comité ad hoc au sein de l’institut concerné, puis par des experts externes, avant d’atteindre la Commission centrale qui formule un avis motivé. Les candidatures retenues seront finalement soumises au ministre de la Recherche scientifique pour décision finale.
Cette reprise des évaluations après deux ans d’interruption soulève une question cruciale : le Cameroun parviendra-t-il à retenir ses chercheurs de talent face à la compétition internationale de plus en plus féroce ?
Malheureusement, non, à la façon dont nous faisons les choses. Espérons juste qu’il y aura plus de patriotes qui accepteront rester malgré l’environnement qui n’est pas optimal pour la recherche et les chercheurs.
hi