Centre médical de Bonamoussadi: La grave erreur médicale de la directrice qui suscite indignation

Le témoignage de Serges Njell, dont l’épouse a perdu des jumeaux du fait de cette erreur.

« En novembre dernier, je me suis rendu à l’hôpital avec mon épouse pour une visite, puisqu’elle était enceinte. C’était une visite de routine. C’est le major du centre médical qui nous a reçus et nous a orientés vers le médecin-chef du centre médical d’arrondissement (Cma) de Bonamoussadi, le Dr. Bounang. Celle-ci nous a prescrit une échographie pour déterminer la situation. Mon épouse était alors enceinte de 16 semaines. J’ai donc payé les frais pour cette échographie. Mais, comme mon épouse a un travail, il lui fallait rejoindre son poste. Nous avons donc négocié avec la secrétaire de Mme Bounang, qui est gynécologue, pour qu’elle nous fasse signe un jour où il n’y aurait pas affluence, afin que madame vienne faire son écho. Au début de décembre, l’échographie a été faite. Le major nous ramène donc chez le Dr. Bounang et, celle-ci nous fait comprendre que mon épouse a une grossesse molaire. Elle nous explique que cela signifie qu’il n’y a aucun fœtus dans le ventre et que cela peut même être cancéreux. J’ai paniqué, mais elle m’a demandé de faire un autre examen qui coûtait 25 000 frs. J’ai payé à la caisse et, le lundi suivant, je me suis rendu à l’hôpital avec ma femme pour le faire. On lui a donné un comprimé à avaler. C’est à 18H30 que le Dr. Bounang nous a reçus, après que nous avons passé toute la journée sur place. Elle a mis un appareil dans le vagin de mon épouse qui a aspiré du liquide et du sang. On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de sang et on lui a demandé des explications. Là, elle demande au major de retourner en salle avec madame pour une nouvelle échographie. Lorsqu’on a pratiqué l’écho, cela a montré qu’il y avait un enfant dans l’utérus. J’étais scandalisé. Sur le champ, le médecin-chef a demandé que ma femme soit internée. On m’a produit des factures d’un montant d’environ 45 000 frs. Or, au départ, c’est son erreur puisqu’à l’issue de la première écho, elle avait parlé de grossesse molaire. D’où venait soudain l’enfant ?

Pendant qu’on est donc à l’hôpital, le Dr. Bounang précipite la sortie de mon épouse quatre jours après. J’ai réglé toutes les factures ; je les ai encore. Quand je constate qu’on a signé le bon de sortie de madame, je réclame son carnet et je me rends compte que des pages entières dudit carnet ont été déchirées. Tous les éléments prouvant que le médecin avait pratiqué une aspiration, et même le diagnostic de la grossesse molaire, ont disparu. J’entre dans une colère noire et je me mets à faire du bruit. Le Dr. Bounang me fait appeler dans son bureau. Elle me promet d’arranger la situation. Elle décide donc de refaire une écho à mon épouse.

Et vous savez ce que ces résultats ont donné ?

Que ma femme n’attendait pas un seul mais, deux enfants. Des jumeaux. On est toujours en décembre. On prescrit des médicaments et nous quittons l’hôpital. Mais, à la maison, les douleurs, les fuites de liquide et les saignements ne quittent pas mon épouse. J’appelle le Dr. Bounang et celle-ci me parle d’une infection que mon épouse aurait contractée. Je tombe des nues. Je décide de me rendre à l’hôpital de la garnison militaire où je connais un colonel-médecin. Il est gynécologue. Quand je lui présente le carnet de l’hôpital de Bonamoussadi, il se met à secouer la tête. Quand il le parcourt, il me demande d’être fort. Il m’a dressé un schéma de ce que le Dr. Bounang a fait sur le corps de mon épouse. Il m’explique que lorsqu’une femme est enceinte, l’enfant se trouve dans une grande poche et, lorsqu’il s’agit de jumeaux, il y a deux autres petites poches. Ainsi, le Dr. Bounang a percé la grande poche qui contient le liquide amniotique. Rien à faire. Donc, ma femme aurait pu mourir à la maison. Je perds mes enfants le 26 décembre 2018. J’envoie un message au Dr. Bounang pour parler de ce qui passe, mais elle ne réagit pas. Le colonel m’a conseillé d’aller au Cma présenter le carnet au médecin-chef, mais elle avait donné des instructions aux vigiles de ne point me laisser franchir le seuil de l’hôpital. On m’a conseillé de saisir l’ordre des médecins, ce que j’ai fait. Il m’a été dit là-bas d’éviter la procédure pénale que je voulais également engager. Mais jusqu’à ce jour, le représentant de l’ordre à Douala ne décroche plus mes appels. On se fout de moi ».

One thought on “Centre médical de Bonamoussadi: La grave erreur médicale de la directrice qui suscite indignation

  1. C’est ainsi qu’on reconnaît la pratique médicale dans notre beau pays le cameroun. On vous demande d’engager le personnel compétent et qualifié mais vous ne voulez pas. Bonne continuation dans votre lancé. Mais sachez juste une chose, un jour un jour, les choses vont changer.

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