Depuis le 21 mars 2014, la fédération internationale avait signifié au Sg de la Fecafoot son approbation des projets de textes. Le courrier ne sera dévoilé que trois mois et demi plus tard.[pagebreak] «Le président du Comité de normalisation de la Fécafoot, le Professeur Joseph Owona a l’honneur et le plaisir d’annoncer à la communautésportive nationale et internationale la validation définitive par la Fifa, instancefaîtière du Football mondial, de deux desneufs (09) textes soumis à son examen le29 novembre 2013.
Il s’agit notamment : du projet de statuts de la Fécafoot et duprojet de code électoral », C’est la substance du communiqué publié par laFédération camerounaise de football,le jeudi 10 juillet 2014. Un mois et demi plus tard, le 23 août, une assembléegénérale extraordinaire se tient à l’hôtel Mont Fébé à Yaoundé. Les projetsde textes rédigés par le comité de normalisation sont adoptés sans changement majeur. Enfin, se disent-ils, on peut aller aux élections tant attendues.
Mais les délégués à ces assises ignorent qu’ils auraient dû se réunir bien plus tôt pour la même cause. En effet, la Fédération internationale de football association (FIFA) avait signifié longtemps avant au secrétaire général de la Fecafoot le sort réservé aux projets de textes soumis à son examen par le comité de normalisation.
Le 21 mars 2014, dans un fax signé de Marco Villiger, directeur des services juridiques, et de’Olivier Jaberg, chef du département corporate legal, la FIFA écrivait à Tombi à Roko Sidiki : « Nous avons le plaisir de vous transmettre en annexe la version finalisée des statuts de la Fecafoot approuvée etrépondant aux exigences de la FIFA que nous vous invitons à soumettre pour adoption à votre assemblée générale. »
Mais avant, dans le même document la FIFA saluait « l’excellent travail accompli » au sujet des textes de la Fecafoot, qui ont été examinés au cours d’une séance tenue à Zurich les 14 et 15 mars 2014.
Ainsi, trois mois et demi se sont écoulés, au cours desquels la correspondance de la FIFA est dissimulée par le secrétaire général Tombi à Roko Sidiki, quand la Fecafoot publie le communiqué annonçant la validation définitive des projets de textes le 10 juillet 2014. On est alors le lendemain de l’audition du secrétaire général de la Fecafoot par la commission d’enquête commandée par le président de la République sur la participation foireuse des Lions indomptables au mondial brésilien. Le gouvernement a visiblement sommé Tombi à Roko de rendre cette correspondance publique. Le ministre des Sports n’a jamais digéré de n’avoir pas vu copie des projets de textes avant leur soumission à l’examen de la FIFA, en novembre 2013, par le comité de normalisation. « Adoum Garoua s’était vu opposer que le gouvernement doit respecter le principe de non-ingérence »,témoigne une source.
De fait, la validation des textes par la FIFA le 21 mars 2014 tombait bien mal pour le comité de normalisation et Tombi à Roko, car devant se profilaient déjà l’échéance de la coupe du monde et la perspective de toutes les commodités qu’elle offre. Mais rien n’expliquait une dissimulation de la correspondance de la FIFA, puisque le mandat du comité de normalisation sera prorogé ce même 21 mars 2014 pour une durée de neuf mois à compter du 31 mars, assurance que les uns et les autres gèreraient le consistant budget de la coupe du monde tenue en juin-juillet. « A la vérité, cette méthode de la dissimulation trahit le système en vigueur à la Fecafoot. Les responsables làbas ont mal à la transparence et à la bonne gouvernance », note un ancien footballeur.
Au moment où se déroulent les élections des organes départementaux de la Fecafoot, la suspicion monte d’un cran. Luc Assamba, un des soutiens de Iya Mohammed, dénonce la confiscation de la fédération par Tombi à Roko à quelques semaines de l’élection du président national de l’instance de gestion du football camerounais.