Cameroun: Yaoundé boude le port obligatoire du masque

Masque produit par Kabakoo

Dans la capitale politique camerounaise, les habitants rechignent encore à observer cette mesure barrière décidée par les pouvoirs publics le 13 avril 2020.

Le cliché est désolant. L’incivisme a atteint son paroxysme au Cameroun. A Yaoundé, le port du masque est boudé par un grand nombre des habitants. « Je suis malheureux en arrivant ce matin de constater qu’à Yaoundé personne ne porte le masque. Ça c’est très grave. Contrairement à Douala où, sur l’espace public, chacun a son masque », constate le Journaliste Jean Marie Nka, sur Vision 4 alors qu’il était l’invité à l’émission dominicale Club d’élite le 3 mai. Avec insistance, le journaliste déplore qu’« Ahala (quartier de Yaoundé ndlr), j’ai remarqué qu’il y a plein de gens qui attendent le taxi et personne ne portait le masque ». Il recommande ainsi à l’Etat d’administrer des coups de fouets à ces citoyens en plus des sanctions prévues.

Telles images sont légions dans les rues et les espaces publics de la capitale politique. Pour se rendre à l’évidence, il suffit de faire un tour dans les espaces à forte concentration humaine de Yaoundé, où seulement une proportion de 3/10 personnes rencontrées portent le masque. Les marchés Mokolo, Mfoundi, Acacia, au marché Central, et dans les débits de boissons, la désobéissance collective se fait au mépris des forces de maintien de l’ordre. Pourtant, le 9 avril, le Premier ministre Joseph Dion Nguté avait fait des précisions sur les mesures additives pour limiter la propagation du nouveau coronavirus. Notamment sur la « généralisation du port du masque à compter du lundi 13 avril 2020 dans tous les espaces ouverts au public ». Cette mesure est soutenue par une sanction systématique de tout contrevenant. Cette catégorie d’incivisme va s’amplifier au sein de la communauté urbaine, après l’annonce des mesures d’assouplissements par le Premier ministre, le 30 avril dernier. Certains, ont cru entendre la levée totale des restrictions édictées par le gouvernement. Alors que celui du port obligatoire du masque reste de vigueur.

L’on se souvient, à l’annonce de ces mesures, tout le monde s’est lancé à la recherche d’un cache-nez, non pas pour se protéger, mais plutôt pour échapper les mailles des patrouilles des forces du maintien de l’ordre qui sillonnent les rues de Yaoundé. A l’évidence, plusieurs ignorent l’importance du port du masque dans la lutte contre le nouveau coronavirus. Le masque facial est un aspect essentiel de la lutte contre la pandémie de Covid-19, comme l’indique l’honorable Cabral Libii. « Le port du masque en cette période doit être plus que jamais une nécessité, protégeons-nous et protégeons les autres. Soyons rigoureux envers nous-mêmes. », conseil, l’élu sur sa page Facebook. La masques sont bien disponible pour tous Pour rendre les masques accessibles à tous, les pouvoir publics ont démocratisé la fabrication de ces équipements de protection personnelle. « La confection des masques en pagnes ou en tissu nait de l’insuffisance et l’incapacité de la population à se munir d’un masque chirurgical ou tout autre masque indiqué. Dans cet élan, les petites mains que nous sommes, avions voulu apporter notre contribution à cette lutte contre le Covid-19 », indique Franck Cédric Bimalé, designer et créateur de mode. Les masques en tissu sont de plus en plus omniprésents dans la capitale. Ils sont un choix naturel pour les utilisateurs de masques faciaux en raison de la facilité d’accès avec un coût de production relativement faible.

Certains encore conscients, connaissent l’ampleur du danger de se balader dans les espaces publics sans cache-nez. « Je suis d’accord avec le gouvernement pour que nous puissions nous protéger du Coronavirus. Je ne suis pas un fonctionnaire qui attend un salaire chaque fin de mois, je vis de mon pointage journalier dans les marchés. Je ne peux pas me permettre de ne plus porter des masques parce que les mesures ont été assouplies. Pour ça, j’utilise les masques de fabrication artisanale en tissu qui prolifèrent un peu partout, mais je n’ai pas l’assurance que ça nous protège à 100% », renseigne Moussa vendeur à la sauvette au marché Central de Yaoundé. Pour finir, le vendeur à la sauvette formule une doléance au pouvoir public : « je demande au gouvernement de nous distribuer gratuitement les masques comme mesures d’accompagnement, durant cette crise sanitaire qui nous concerne tous ». Ces équipements de protection La réutilisation potentielle et de la variabilité esthétique. Les masques sont activement recommandés pour une utilisation dans la communauté comme alternative moins chère et plus accessible, en particulier par ceux qui ont des symptômes respiratoires et ceux qui ont pu être en contact avec un cas de cette pandémie. .

Fabrice BELOKO

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