Cameroun : Une rencontre sur la crise anglophone interdite à Yaoundé

Deplacés interne de la crise anglophone

Plusieurs associations de défense des droits de l’homme parmi lesquelles le Redhac, entendaient adresser un mémorandum aux autorités sur les propositions de sortie de la crise. L’autorité administrative évoque les velléités de trouble à l’ordre public.

La réunion de « consultation sous régionale de haut niveau pour un plaidoyer pour la réconciliation nationale au Cameroun », prévue ce 16 décembre 2021 au palais des Congrès de Yaoundé a été interdite par le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé 2ème. Cette rencontre organisée par le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), avait pour objectif de proposer les solutions pour permettre au pays de résoudre la crise anglophone qui secoue le Cameroun depuis octobre 2016. Une crise sécuritaire qui a déjà fait plus de 6000 morts selon Le Redhac. En dehors du Redhac, plusieurs autres organisations de la société civile spécialisées dans la promotion et la défense des droits de l’homme étaient attendues au palais des Congrès de Yaoundé. Nouveaux droits de l’homme, un Monde à venir, la Coalition Tournons la page de Jean Marc Bikoko, le Centre pour les droits de l’homme et de la démocratie en Afrique (Chrda) que dirige l’avocat Agbor Balla sont quelques organisations dont les responsables ont fait le déplacement de Yaoundé malgré l’interdiction de l’autorité administrative.

La décision prise par l’autorité administrative est justifiée par le fait que cette rencontre présente les « velléités de trouble à l’ordre public et à la tranquillité publique et les menaces du nouveau variant Covid 19 dénommé Omicron ». Les Ong invitées à cette rencontre attendaient écrire un mémorandum à l’endroit des décideurs afin de les interpeller à la prise des actions urgentes pour résoudre les différentes crises sécuritaires auxquels le pays est confronté depuis 2013 avec la menace de la secte Boko Haram dans les régions de l’Extrême-Nord du Cameroun. La première consultation sous régionale de haut niveau pour un plaidoyer pour la paix et la réconciliation nationale au Cameroun que le Redhac projetait de tenir à Yaoundé est un espace d’échange, de partage d’expériences et de bonnes pratiques. La présidente du Redhac affirme que plusieurs pays en Afrique se sont inspirés de ses différentes consultations pour résoudre les conflits.

Maximilienne Ngo Mbe, la présidente du Redhac dénonce le zèle des autorités administratives devenu très fréquent depuis quelques mois pour empêcher aux organisations de défense des droits de l’homme d’aider les autorités étatiques à trouver les solutions pour une paix durable au Cameroun. Elle affirme que ces violations sont devenues une règle malgré la loi autorisant aux associations de mener leurs activités conformément aux dispositions des lois nationales et internationales ratifiées par le Cameroun. En 2021, plus de dix rencontres de la société civile portant sur la crise anglophone ont été interdites. Les parlementaires, les membres du gouvernement, les autorités religieuses et traditionnelles les avocats et les journalistes étaient attendus à cette consultation. Cyrille Rolande Bechon directrice de l’Ong Nouveaux droits de l’homme dénonce la recrudescence des stratégies d’intimidation, des menaces et de harcèlement mises en place par certaines autorités administratives à l’encontre des responsables de la société civile. Malgré la décision prise par le sous-préfet de Yaoundé 2ème, les responsables d’Ong invités à cette rencontre se sont retrouvés hier dans l’après-midi au quartier Mvolyé pour la rédaction de leur mémorandum.

Prince Nguimbous / 237online.com

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