Cameroun : Une manifestation des malvoyants réprimée à Yaoundé

Manifestation Malvoyants

27 personnes handicapées visuelles ont été interpellées et conduites au commissariat central N°1 de la ville, avant d’être libérées hier dans l’après-midi.

Les 27 personnes handicapées visuelles interpellées hier 27 juin 2022 aux environs de 6h devant les services du Premier ministre ont été libérées aux environs de 13h30 mn. Ces personnes vulnérables ont été placées en garde à vue au commissariat central N°1 de la ville de Yaoundé. Les jeunes malvoyants ont été interpellés par la police pour « manifestation illégale et trouble à l’ordre public ». Les 27 malvoyants décrient le fait qu’ils ont été maintenus dans une cellule étroite pendant plusieurs heures alors que leur intention était d’exprimer leurs frustrations auprès du chef du gouvernement. Ces personnes vulnérables fatiguées de demander sans suite l’accès à l’emploi, se sont vues obligées de manifester leur indignation.

Curieusement, alors même qu’elles espéraient une oreille attentive des autorités, elles ont été embarquées par les forces de l’ordre et placées en cellule sans être auditionnés. Hier matin, plusieurs associations qui regroupent les personnes vivant avec un handicap ont dénoncé cette « barbarie » des autorités policières qui ont fait preuve d’un excès de pouvoir vis-à-vis des personnes qui réclament plus de considération de la part du gouvernement.

Patrick Bevolo, porte-parole, l’une des victimes de la répression et porte-parole des manifestants explique : « Nous nous sommes retrouvés au rond-point Hilton aux environs de 6 h du matin. Nous étions munis de pancartes pour notre sit-in. Les policiers sont arrivés dans des pick-up et se sont mis à nous violenter. Ils nous ont embarqué de force et nous ont conduits au commissariat central n°1. Des heures plus tard, nous avons été appelés dans le bureau du directeur. Nous avons eu plusieurs réunions avec ces responsables du ministère des Affaires sociales au sujet de nos revendications. La seule chose que nous avons obtenue du Minas c’est la dispense d’âge. Nous avons compris qu’il fallait aller à la Primature exprimer notre mal-être. Nous sommes marginalisés. Nous voulions à travers notre marche pacifique transmettre un message fort non seulement à la communauté nationale mais internationale ».

Les revendications des manifestants se résument en cinq points. Arnaud Djikissi, porte-parole du Collectif des aveugles et malvoyants indignés du Cameroun (Camic) les énumère : Le recrutement immédiat des trois candidats au concours des journalistes pour l’intégration directe à la Fonction publique ; l’institution d’un fond spécial visant à financer les micro-projets des personnes handicapées ; l’organisation d’un recrutement spécial d’entrée à la Fonction publique réservée exclusivement aux personnes handicapées en tenant compte des différents types de handicap. Ils revendiquent également l’institution des quotas 10% comme le prévoit la réglementation en vigueur pour les personnes handicapées lors des concours et des recrutements de la Fonction publique et du privé, et la mise sur pied d’une pension d’invalidité.

237online.com

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