Cameroun : Un nouveau juge d’instruction au Tribunal militaire de Yaoundé pour accélérer les enquêtes

tribunal militaire

Le 6 mars 2023, le Président de la République a nommé par décret présidentiel N°2023/157, des officiers magistrats à des postes de responsabilités dans les juridictions militaires de Garoua, Bamenda, Bertoua, Buea, Douala, Yaoundé, Maroua. Cependant, une nomination retient particulièrement l’attention : celle du Lieutenant-Colonel Sikati II Kamwo Florent Aimé, désormais juge d’instruction au Tribunal militaire de Yaoundé.

Cette nomination cumulativement avec les fonctions de vice-président de la juridiction militaire, est très attendue pour donner un coup d’accélérateur à l’affaire de l’assassinat du chef de chaîne d’amplitude FM Martinez Zogo. En effet, dans ce dossier, le Lieutenant-Colonel Justin Danwé a été reconnu comme chef du commando, mais ne peut être jugé que par un militaire ayant au moins son grade, et avec plus d’ancienneté. Cette nomination vient ainsi combler l’absence d’un officier magistrat plus gradé qui avait quelque peu ralenti le processus d’enquête.

Avant sa promotion, le Lieutenant-Colonel Sikati II Kamwo Florent Aimé avait déjà assumé la responsabilité de juge d’instruction quelques heures auparavant. En arrivant vers 2 heures du matin, il s’est immédiatement imprégné du dossier pour inculper les présumés suspects et les mettre sous mandat de dépôt provisoire à la prison principale de Kondengui pour certains, et à la prison militaire pour d’autres. En 2015, il avait été nommé commissaire de gouvernement au tribunal militaire de Bafoussam avant d’être muté à Bamenda en 2020 comme président du tribunal militaire de Bamenda, où il a été promu Lieutenant-Colonel.

Le rôle du juge d’instruction militaire est crucial dans les enquêtes concernant les infractions purement militaires, les infractions commises par des militaires en service, les infractions à la législation sur les armes à feu, les infractions commises par des militaires en temps de guerre, notamment. Après l’arrestation de l’inculpé, le juge d’instruction le rend attentif à ses droits, notamment à son droit de faire appel à un avocat et à son droit de garder le silence pendant l’interrogatoire. C’est également lui qui organise le travail de la police judiciaire, rassemble les pièces du dossier, mène les interrogatoires, délivre les mandats d’arrêt, ordonne les perquisitions, met les suspects en examen, et demande un placement en détention provisoire au juge des libertés et de la détention.

La nomination du Lieutenant-Colonel Sikati II Kamwo Florent Aimé en tant que juge d’instruction au Tribunal militaire de Yaoundé, cumulativement avec les fonctions de vice-président de la juridiction militaire, vient ainsi renforcer l’appareil judiciaire militaire dans la résolution des affaires sensibles. Cette nomination est un signal fort dans la lutte contre l’impunité, en particulier dans les enquêtes concernant les militaires. Elle témoigne de la volonté du gouvernement camerounais de garantir un traitement équitable et rapide des affaires relevant de la justice militaire.

Cette nomination est donc un pas important vers une justice plus efficace et équitable, en particulier dans les enquêtes concernant les militaires. Elle permettra d’accélérer le processus judiciaire et de renforcer la confiance des citoyens dans l’appareil judiciaire.

En somme, la nomination du Lieutenant-Colonel Sikati II Kamwo Florent Aimé au poste de juge d’instruction au Tribunal militaire de Yaoundé est une décision importante qui renforce l’appareil judiciaire militaire camerounais. Elle témoigne de la volonté du gouvernement de lutter contre l’impunité et de garantir une justice équitable et rapide pour tous.

TTSO / 237online.com

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