Cameroun: Un cultivateur abattu par un gendarme :: Cameroon

La hiérarchie évoque la légitime défense.
Mamoudou Baldena a trouvé la mort le 17 décembre 2013 dans le canton de Gouzda Vreket, une bourgade située dans l’arrondissement de Mayo-Moskota. Selon des sources concordantes, le meurtrier serait un gendarme, le maréchal des logis chef Ntsien Ephraïm. Ce jour, le sous-officier de la gendarmerie accompagné de son camarade d’arme le maréchal des logis chef Mastapha, effectuait une mission de contrôle dans cette localité alors même qu’ils sont en service au poste de gendarmerie d’Achigachia dans le même arrondissement.
La victime est un agriculteur bien connu du coin et est âgée de 45 ans, père de quatre enfants. Selon Tchamaya, un riverain joint au téléphone, l’incident a commencé quand un certain Malloum Yaya, transportant sa marâtre enceinte dans un centre de santé de la localité, à bord d’une moto, est tombé nez à nez avec le contrôle de la gendarmerie. Une dispute vive s’en est suivie entre le conducteur de la moto et les gendarmes. «Le nommé Malloum Yaya a été copieusement fouetté. La marâtre voulait calmer les gendarmes mais elle aussi a reçu une fessée», informe Tchamaya.

La victime, Mamoudou Baldena, revenant de son champ d’oignons et tenant une machette à la main a voulu jouer les médiateurs dans cette rixe. Toujours est-il que l’affaire a tourné court pour lui puisqu’il a reçu une balle au niveau de l’abdomen et est mort sur le champ. Les riverains, surpris de la tournure des évènements, ont aussitôt alerté le lawane du canton de Gouzda Vreket et le sous-préfet de Mozogo. Le chef de poste de gendarmerie d’Achigachia, l’adjudant-chef Bisna Robert, en réunion au moment des faits à la compagnie de gendarmerie de Mokolo ont également été informés. Une enquête a été ouverte à la compagnie de gendarmerie de Mokolo.

En attendant ses conclusions, Malloum Yaya par qui l’incident est arrivé est sous les verrous à la compagnie de gendarmerie de Mokolo. Le gendarme qui a ouvert le feu, lui, est toujours en liberté, d’où une tension perceptible dans le canton. La hiérarchie de la gendarmerie évoque, elle, la légitime défense pour laisser le bidasse libre de ses mouvements. «Depuis ce regrettable incident, le gendarme revient de temps en temps au même endroit pour effectuer des contrôles. La moindre des choses c’était quand même de l’éloigner du canton pour un temps, mais on a là l’impression d’une justice à deux vitesses», explique une élite du coin.

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