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Cameroun: Un CONSUPE au service d’un haut dignitaire pour régler des comptes personnels

Cabinet Conseil ATOU

Le Cabinet Conseil ATOU est aujourd’hui pris pour cible, suite à une plainte déposée contre un haut fonctionnaire de l’État et son complice, Cyrus Ngo’o, pour un détournement présumé de 53 milliards de francs CFA dans l’affaire du prestataire israélien PORTSEC.

Cette affaire concerne les travaux de sécurisation du Port Autonome de Douala (PAD), et fait suite à l’opposition du Cabinet au projet de la Ministre du Contrôle Supérieur de l’État (CONSUPE), Rose Mbah Acha, d’acquérir deux parcelles de terre sur la propriété de l’ex-REGIFERCAM, à Douala.

Des sanctions discutables

Le 20 avril 2023, le Conseil de Discipline Budgétaire et Financière (CDBF) du CONSUPE a prononcé des sanctions à l’encontre du Cabinet Conseil ATOU. Les accusations concernent des fautes de gestion, liées à la gestion des actifs résiduels des anciennes sociétés d’État liquidées, l’Office National de Commercialisation des Produits de Base (ONCPB), et la Régie Nationale des Chemins de Fer du Cameroun (REGIFERCAM). Selon le CDBF du CONSUPE, le Cabinet Conseil ATOU devrait verser près de 13 milliards de francs CFA à l’État du Cameroun. Cependant, ces accusations ont été portées sans aucun document à l’appui, et reposent uniquement sur un prétendu rapport d’« experts immobiliers et de génie mécanique assermentés ».

La légitimité du CDBF du CONSUPE remise en question

Selon la loi portant régime financier de l’État, le pouvoir des contrôles de gestion de la force publique se partage principalement entre les services du Contrôle Supérieur de l’État et la juridiction des Comptes. Toutefois, dans cette affaire, le rôle du Contrôle Supérieur de l’État se limite à constater des fautes de gestion. En cas de découverte d’une faute de gestion par les services du Contrôle Supérieur de l’État, il revient à ces derniers de transmettre le dossier à la juridiction des comptes compétente.

Un CONSUPE au service d’un haut dignitaire

Il semble que le CONSUPE ait été instrumentalisé pour servir les intérêts d’un haut dignitaire, en sanctionnant le Cabinet Conseil ATOU pour son audace d’avoir attiré l’attention sur ce haut fonctionnaire et son protégé, Cyrus Ngo’o, directeur général du Port Autonome de Douala. Le Cabinet Conseil ATOU a en effet porté plainte contre ces derniers auprès du Tribunal Criminel Spécial (TCS) à Yaoundé, pour un détournement présumé de 53 milliards de francs CFA dans l’affaire PORTSEC.

Vers une transparence accrue dans la gestion des fonds publics

L’affaire du Cabinet Conseil ATOU soulève des questions essentielles sur la transparence et la responsabilité dans la gestion des fonds publics au Cameroun. Face à ces accusations, le Cabinet Conseil ATOU a fait appel de la décision du CDBF du CONSUPE et continue de clamer son innocence. Il espère que cette affaire mettra en lumière les failles du système et encouragera une plus grande transparence dans la gestion des fonds publics.

Il est crucial de garantir la transparence et l’intégrité dans la gestion des fonds publics pour assurer la confiance du public et la bonne gouvernance. Cette affaire met en évidence la nécessité d’un contrôle rigoureux et indépendant des institutions publiques, afin d’éviter toute possibilité de corruption ou de malversation.

En attendant, l’affaire du Cabinet Conseil ATOU continue d’être un sujet brûlant au Cameroun et reste sous le regard vigilant des médias et du public. La résolution de cette affaire pourrait avoir des implications significatives pour la gouvernance et la transparence financière dans le pays.

L’avenir du Cabinet Conseil ATOU en suspens

Pour l’instant, l’avenir du Cabinet Conseil ATOU reste incertain. Bien qu’il ait fait appel des sanctions imposées par le CDBF du CONSUPE, le Cabinet reste dans une position délicate. Avec 13 milliards de francs CFA de pénalités potentielles, les conséquences financières pour le Cabinet pourraient être dévastatrices.

En plus de cette menace financière, le Cabinet Conseil ATOU fait également face à une crise de réputation. Si les accusations portées à son encontre s’avèrent fondées, cela pourrait avoir un impact majeur sur la confiance de ses clients et partenaires. À l’inverse, si le Cabinet parvient à prouver son innocence, cela pourrait renforcer sa réputation en tant que défenseur de la transparence et de l’intégrité.

Un appel à la réforme

Cette affaire soulève des questions sur le fonctionnement du CONSUPE et du CDBF. Il semble qu’il soit nécessaire de réformer ces institutions afin de garantir leur impartialité et leur efficacité. La mise en place de mesures de contrôle plus strictes et plus transparentes pourrait permettre de prévenir des situations similaires à l’avenir.

En conclusion, l’affaire du Cabinet Conseil ATOU est plus qu’une simple affaire de corruption. C’est un révélateur des défis auxquels est confrontée la gestion des fonds publics au Cameroun. La façon dont cette affaire sera résolue pourrait avoir des implications majeures pour la gouvernance et la transparence financière dans le pays. Il est donc essentiel que le processus soit mené de manière équitable et transparente, afin de restaurer la confiance du public dans ces institutions.

Henri Essaka : Correspondance particulière

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