Cameroun – Transport routier: il n’y aura pas grève

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Le mot d’ordre lancé par les syndicats et les promoteurs d’auto-écoles a été levé ce samedi à l’issue d’âpres négociations.
Le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallé Bibéhé, a rencontré vendredi dernier à Yaoundé, les syndicats des transporteurs routiers et les promoteurs d’auto-écoles. A l’ordre du jour des travaux qui se tenaient à huis clos et par centre d’intérêt en deux audiences :
la mort tragique de Charles Mvondo Ngah, chauffeur de taxi, décédé récemment suite à une interpellation dans une brigade de gendarmerie et la dénonciation du versement « illégal » de 5 000 F par chaque candidat à l’examen du permis de conduire au titre d’inscription en ligne.
D’abord les promoteurs d’auto-écoles. Au terme du huis clos, le gouvernement accède à la revendication brandie en supprimant la collecte des frais décriés. « La collecte de cet argent était une mafia montée avec la complicité de certains promoteurs d’auto-école », accuse Dieudonné Nyoumsi, président du Syndicat national des propriétaires d’auto-école.
L’argent échoue dans un compte privé de Mobile Money créé par Presprint, l’opérateur qui fabrique le permis de conduire. Il génère beaucoup de ressources par session d’examen étant entendu qu’environ 15 000 candidats participent à chaque session (il y en a huit par an) et leur utilisation n’est pas traçable.
Les promoteurs, las d’exiger la transparence, ont exprimé leur gêne de voir que des fonds publics prennent une autre direction que le Trésor public. Ils crient à l’arnaque et demandent la suppression de la somme querellée.
La résolution principale de l’audience de vendredi dernier mentionne « Aucune charge supplémentaire afférente à la sécurisation de la formation ne sera supportée par l’apprenant ». La réforme du permis de conduire se poursuivra, y compris l’inscription en ligne (sans frais cette fois-ci).
Après les promoteurs d’auto-école, les transporteurs routiers ont été reçus à la tombée de la nuit. Jusqu’à 23h, pas d’avancée. La réunion coince sur un point :
« Nous voulions que la gestion des obsèques de notre camarade Charles Mvondo Ngah soit assurée par le Premier ministre, chef du gouvernement, qui, seul a le pouvoir d’obtenir des engagements du secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie pour la survie de l’épouse et des orphelins de Mvondo Ngah », a expliqué Patrice Samen, président d’un syndicat de transport.
Les échanges sont renvoyés au lendemain. Samedi, la volonté du gouvernement d’examiner la situation de la famille du regretté taximan est obtenue. Le mot d’ordre de grève est levé.

Jeanine FANKAM

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