Cameroun – Tranformation du manioc: Akom II expose les premiers produits de son usine

Un mois après l’inauguration officielle de cette unité agro-industrielle, Farine, bâton de manioc et tapioca, « made in Akom II » séduisent déjà les consommateurs.
Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». L’unité de transformation de manioc d’Akom II (ETMA) vient de nous en servir la démonstration. Inaugurée le 20 janvier 2017 par Felix Nguele Nguele, gouverneur de la région du Sud, elle a présenté ses premiers produits jeudi le 23 février 2017 à Yaoundé. L’enceinte de la paroisse de l’église presbytérienne camerounaise (EPC) de Djoungolo, qui a servi de cadre à cet événement, a reçu pour l’occasion une importante délégation de Cuso internationale, l’organisation non gouvernementale (ONG) canadienne partenaire de la commune d’Akom II dans ce projet. Et le moins qu’on puisse dire c’est que le coup valait la chandelle. Les visiteurs venus du siège de Cuso international et des pays africains, ont eu le loisir de découvrir la farine de manioc de type « S », et la farine de manioc de type « F » et bien d’autres dérivés du manioc. Selon Hélène Ndjeng, une cultivatrice très impliquée dans la transformation du manioc à Akom II, ce projet a un impact positif sur l’ensemble de l’arrondissement en réduisant les pertes post-récoltes liées aux difficultés d’écoulement des produits vers les marchés urbains. Ainsi, les deux premières variétés de farine issues de l’usine diffèrent par la méthode de séchage et le goût. « Pour ce qui est de la farine « S », après avoir découpé et nettoyé le manioc, on le sèche au soleil avant d’être passé au moulin, tandis que pour produire le modèle « F », on fait sécher le manioc à la fumée », explique-t-elle. En ce qui concerne le tapioca, la production se limite pour l’instant sur la variété de couleur blanche qui présente de nombreux avantages. « Elle ne contient pas de matières grasses et elle peut être consommée avec du sucre ou sous forme de couscous », explique Hélène Ndjeng. Le bâton de manioc sorti de l’ETMA présente également quelques particularités, notamment une durée de conservation assez longue. « Il faut au moins une semaine pour voir notre bâton durcir », confie Hélène Ndjeng. Ces produits sont présentés dans des conditionnements de 0,5 Kg, 1Kg et 5 Kg pour permettre un accès même aux familles nombreuses. Selon Mohamed, un volontaire canadien de Cuso international, le plus grand mérite de ces produits c’est qu’ils respectent les règles d’hygiène, les normes de production et les caractéristiques biologiques et techniques, avec un niveau de productivité élevé. « Auparavant, cette transformation se faisait manuellement, ce qui n’est plus le cas à ce jour. Ces produits répondent aux besoins des consommateurs », confie un volontaire. Avant d’ajouter que tout le processus est conforme aux normes et vise la réduction des charges de production et la lutte contre la vie chère. Le maire de la commune d’Akom II, Elisabeth Meka Mballa, a saisi l’occasion pour saluer le partenariat avec Cuso international qui a mis à contribution des volontaires canadiens et des étudiants de l’école polytechnique de Montréal. Cette ONG qui œuvre pour le développement international, notamment l’épanouissement des populations marginalisées, constituées des femmes, des jeunes et des peuples autochtones dont les pygmées qu’on retrouve également à Akom II, a « bravé l’enclavement pour arriver et vivre à Akom II dans les mêmes conditions que les populations locales ». Selon l’élue locale, cheville ouvrière du partenariat qui a permis la réalisation de ce projet, l’ETMA concourt à l’autonomisation de la femme rurale d‘Akom II. D’un coût de 49 millions FCFA, la mise en place de cette unité de transformation a été financée à concurrence de 45 millions FCFA pour Cuso International et 4 millions pour la commune d’AKom II. Elise Meka Mballa a promis que la commune va continuer à apporter son soutien à ce projet à travers la fourniture du gasoil pour faire tourner les machines et l’incitation et l’accompagnement des actrices de la chaîne de production. « D’ici le 8 mars, nous allons organiser une formation dans la gestion des stocks et la comptabilité et fournir du capital à 20 femmes pour opérer dans le secteur afin d’assurer un fonctionnement continu de l’unité», confie le maire. Au-delà de cet accompagnement, Hélène Ndjeng a égrainé un chapelet de besoins en matériel. « Il nous faut de fûts et des bassines en plastique pour tremper et laver du manioc, des grosse marmites pour la cuisson », indique la productrice. « Bientôt vous aurez également des produits à bases des feuilles de manioc et des Ships faits à Akom II », promet Elise Meka Mballa.

Simplice Oyono

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