Cameroun – Tradition: Le très ambiguë Fo’o Dzakeutonpoug

Fo’o Dzakeutonpoug

Ses positions controversées sur le peuple bamiléké dont il est issu, font régulièrement l’objet des critiques.

Jean de Dieu Momo, alias « Fo’o Dzakeutonpoug », « le roi qui libère les esclaves’’ en langue bamiléké, est né le 24 janvier 1960 à Bafou, département de la Menoua, région de l’Ouest. Il est donc fils bamiléké. Un peuple qui se caractérise par sa tendance expansionniste, dynamique, organisé et solidaire. Et aussi fortement attaché à ses racines. Des réalités culturelles auxquelles se revendique très souvent le ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Jean de Dieu Momo. Ce dernier affirme même être très ancré dans les traditions ancestrales.

D’ailleurs, quand il faut justifier le fait qu’il soit polygame, il n’hésite pas à brandir son titre traditionnel très controversé de « Fo’o Dzakeutonpoug ». Il avoue également pratiquer le culte des crânes, cérémonie traditionnel qui consiste à déterrer les crânes des défunts et à les placer dans une case spécifique où l’on ira prier et nourrir les ancêtres.

Mais, l’attachement que porte le ministre Momo aux subtilités des coutumes chez les bamiléké, n’exclut pas qu’il critique les approches politiques de certains membres de cette communauté. Il s’est d’ailleurs trouvé plusieurs fois au cœur de polémiques impliquant le peuple bamiléké. L’on se souvient par exemple d’une déclaration qu’il avait prononcée dans une émission diffusée le 3 février 2019 sur la chaîne de télévision nationale, au cours de laquelle il a évoqué un épisode renvoyant à l’Allemagne nazie pour illustrer la situation politique actuelle du Cameroun.

Stigmatisation

« En Allemagne, il y avait un peuple qui était très riche, et qui avait tous les leviers économiques, c’était les Juifs. Ils étaient d’une arrogance telle que les peuples allemands se sentaient un peu frustrés. Puis un jour est venu au pouvoir un certain Hitler, qui a mis ces populations-là dans des chambres à gaz. Il faut que les gens instruits comme M. Kamto puissent savoir où ils amènent leur peuple », avait affirmé le président du Paddec, pour expliquer les conséquences possibles de ce qu’il considère comme la stratégie politique du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) de Maurice Kamto. « Je dis à mes frères bamilékés qu’il faut arrêter, car ils sont en train de se faire haïr.

Qui seraient les perdants ici, au Cameroun, si la majorité présidentielle devait tout saccager comme ils [les partisans de Maurice Kamto] l’ont fait à l’ambassade ? », avait-t-il ajouté. Une sortie interprétée comme une stigmatisation de la communauté bamiléké. « Le rôle assigné à Jean de Dieu Momo, et qu’il joue avec brio, est le même qu’on assignait aux Bamilékés de service qui sacrifiaient sans vergogne leurs frères sur l’autel de leurs ambitions égoïstes, de 1958 à 1971. Il sera placé au pilori de l’histoire », avait affirmé le lanceur d’alerte Paul Chouta, aujourd’hui détenu à la prison de Yaoundé Kondegui pour une affaire l’opposant à l’écrivaine Calixte Beyala.

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