Le 21 novembre 2018, le parti de Serge Espoir Matomba et la Centrale syndicale Entente demandent la proclamation des résultats des élections le même du scrutin.
La dernière élection présidentielle du 7 octobre 2018 au Cameroun a consacré l’absence de confiance des acteurs du processus électoral. Cela s’est traduit par de vives contestations justifiées par certains candidats et de « nombreux griefs, incohérences et gabegies observés dans le processus électoral Camerounais », selon Benoît Essiga Ananga, le président confédéral de la Centrale syndicale Entente et Serge Espoir Matomba, le Premier secrétaire du Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs). Pour mettre un terme à cette situation, ces derniers acteurs politiques ont rencontré Cavaye Yeguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale (Pan) le 21 novembre 2018 pour solliciter la révision du code électoral en vigueur au Cameroun. Dans l’exposé des motifs remis au Pan, Benoît Essiga Ananga et Serge Espoir Matomba proposent, entre autres, une biométrie intégrale; un scrutin à double tours; l’exploitation du fichier de l’identification de la Délégation générale à la sureté nationale pour établir le fichier électoral; la majorité électorale à l’âge de 18 ans (ceci de façon transitoire à l’arrimage de celleci à la majorité pénale, de travail ou de mariage); le vote obligatoire pour les Camerounais ayant atteint la majorité électorale; la nationalité camerounaise inaliénable afin de permettre le vote des compatriotes ayant acquis une ou plusieurs autres nationalités (abrogation des dispositions contraires de la loi N°1968-LF-3 du 11/06/1968 portant code de la nationalité Camerounaise et notamment l’article 31 de ladite loi); la composition des membres de l’organe chargé de l’organisation des élections aux proratas des partis représentés à l’Assemblée nationale et des personnalités désignées par les Organisations représentatives de la société civile ; la proclamation des résultats des élections par l’organe chargé de l’organisation des élections; la proclamation des résultats des
élections le jour du scrutin.
D’après Benoît Essiga Ananga et Serge Espoir Matomba, une révision et une modification profondes de la loi n°2012 du 19 avril 2012 portant code électoral, modifiée et complétée par la Loi N°2012/017 du 21 décembre 2012 s’impose avec acuité aujourd’hui, alors et surtout même que l’ONU vient de consentir un appui au Gouvernement dans ce sens. La finalité selon eux est d’établir un consensus autour du jeu électoral, renforcer la confiance en l’organe en charge de l’organisation des élections et, surtout, éviter au Cameroun des crises post électorales nuisibles à l’image de marque du pays. Ils précisent que leur démarche est ouverte à toute discussion avec le gouvernement et/ou avec d’autres acteurs pertinents et concernés, avec la possibilité de consolider les propositions formulées. Dans cet esprit, la loi électorale actuelle ne requiert pas le minimum de consensus qui devrait rendre crédible et acceptable les résultats publiés.
Entre incohérences, défaillances et absences de volonté politique de disposer des élus légitimes, plusieurs réalités de cette loi écarte la nécessaire concorde sur les règles électorales. L’organe en charge de l’organisation matérielle des élections n’inspire aucune confiance de par sa composition actuelle à leurs yeux.