Cameroun : Scénarios de succession de Paul Biya

Paul BIYA face à l'histoire

Le 13 février, Paul Biya président du Cameroun fêtera pour la quarantième fois son anniversaire au sommet de l’État.

Mais que se passerait-il si, dans six mois, dans un an, il n’était plus en capacité de gouverner ? Qui pourrait le remplacer ? Une guerre des clans éclaterait-elle ? L’armée pourrait-elle s’en mêler ? Et l’opposition ? Jeune Afrique vous invite à plonger dans les scénarios d’une inévitable succession.

Les voici une nouvelle fois tous réunis sous le marbre et les dorures de Mvomeka’a, la résidence privée du chef de l’État. Chantal Biya domine de sa flamboyante hauteur l’auguste assemblée. La longue robe rouge de la première dame attire indubitablement les regards. Paul Biya, l’ancien séminariste, a choisi un costume plus sobre. Chemise blanche, cravate et veste sombres, le président optera plus tard pour une tenue plus décontractée. Ses enfants les plus âgés prennent la pose à ses côtés. Moins habitués à l’exercice, les petits-enfants courent dans la grande salle de réception, se chamaillent, lorgnent avec envie la pièce montée, toute de sucre et de crème.

Et si c’était la dernière fois ?

L’ambiance est festive. Quelques invités triés sur le volet attendent dans une autre pièce. Paul et Chantal Biya ont le sourire aux lèvres. Le photographe immortalise l’instant, vérifie son cliché. Le flou n’est pas permis. Dans quelques heures, des millions de Camerounais regarderont la photographie sur leur téléphone ou leur ordinateur et la commenteront entre eux ou sur les réseaux sociaux, heureux de s’immiscer pour un instant dans l’intimité du pouvoir. Certains compareront l’image à celle de l’année précédente. D’autres remonteront plus loin encore, scrutant les effets du temps sur les visages des protagonistes. Cruelle mais inévitable tradition.

Le 13 février 2022, Paul Biya, président depuis novembre 1982, fêtera ses 89 ans. Que se passerait-il si c’était la dernière fois qu’il fêtait son anniversaire au pouvoir ? Qu’adviendrait-il si le palais d’Etoudi devait changer de locataire avant la présidentielle prévue en 2025 ? Qui serait capable de le remplacer ? À Yaoundé, ces questions demeurent taboues. Elles n’en occupent cependant pas moins la plupart des esprits. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) a amorcé sa refondation, les différents clans s’affrontent et les coups bas se distribuent déjà. Quant à l’heure fatidique à laquelle le chef de l’État passera la main, elle ne fait, implacable dictature du temps, que se rapprocher. Alors, que se passerait-il ?


Jeune Afrique vous invite dans les scénarios de l’après-Biya.

Scénario 1 : après Biya, le chaos et la guerre des clans ?

Scénario 2 : après Paul Biya, un dauphin surprise à la tête du pays ?

Scénario 3 : l’armée peut-elle jouer un rôle dans l’après-Biya ?

Scénario 4 : après Biya, l’heure de Kamto et de l’opposition ?

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