Cameroun – Résumé des échanges du « Club de la pensée »: La république

Le club de la pensée, au siège du journal ????la cité???? au lieu dit centre commercial à la cité verte, reprend véritablement du poil de la bête avec des participants de plus en plus nombreux. Le jeudi 18 octobre 2012 peut rentrer dans l??histoire car le club a eu l??honneur de recevoir le célèbre Professeur Messanga Nyamding, membre émérite du comité central du RDPC, et le non moins célèbre Ferdinand Ndinda Ndinda, ancien député RDPC. Le club qui se réunit tous les jeudis dans l??intervalle horaire 15 ?? 17 heures s??est appesanti ce jeudi sur le thème ????la

république????. En excellent orateur qu??il est, le modérateur, Professeur Sindjoun Pokam, Philosophe qu??on ne présente plus, a pris la parole le 1er pour inviter in limine litis les participants à suivre l??exposé liminaire de Mireille Flore Djifedeu, chroniqueuse juridique au quotidien cybernétique 237online.com. Souvent houleux et passionnés, les débats ce jeudi ont été plus calmes et orientés, chacun expliquant avec le verbe qu??on lui connaît ce qu??il attend d??une république en général et de la république du Cameroun en particulier.
Du débat au fond on retient d??abord que la place du citoyen est très importante dans une république. Il doit avoir une attitude républicaine qui est, selon les propos du Professeur Sindjoun Pokam, « le pouvoir de laisser ses susceptibilités de côté pour éviter de fragiliser les institutions du pays, pour protéger la république et la secourir en cas de danger ». Le citoyen, pour le député Ndinda Ndinda « ne doit jamais confondre période normale et période ????crisique???? pendant laquelle il lui sera par exemple interdit de manifester sans qu??il y voit un bafouement de ses droits ». Richard Makon, chercheur publiciste, estime quant à lui que le citoyen doit se sentir aussi responsable vis-à-vis de sa république que celle-ci à son égard.
Si le sentiment républicain doit être recherché en chacun de nous, il faut a contrario trier les mauvais grains pour que tout le sac ne pourrisse pas. C??est la substance de l??intervention de Roger Kiyek de Kiki, journaliste, pour qui « nous avons chez nous une élite républicaine qu??il faut déconstruire car elle n??est pas à sa place. Comment croire par exemple qu??un ministre travaille paisiblement dans un local alors que la plaque indicative installée sur le fronton du bâtiment porte encore l??ancienne dénomination du ministère qu??il incarne ? ».
On retient aussi et surtout que tout doit être mis en ??uvre pour que notre république soit meilleure. Les participants au débat de ce jeudi 18 octobre 2012 n??y sont pas allés de main morte, chacun faisant ses propositions. Madame Pauline Biyong pense que « chez nous les fondements de la république sont perdus et il est important de rassembler tous les puzzles pour écrire quelque chose ». Poursuivant son propos, elle estime que « la société civile et la presse doivent constituer de véritables contrepouvoirs pour la construction d??une république efficace parce qu??elle est le bien public à chérir ». A l??honorable Ndinda Ndinda de renchérir « il faut tout d??abord faire table rase de ce comportement antirépublicain qui consiste en une auto-flagellation et au dénigrement des institutions de la république. Nous devons chercher notre modèle, si possible l??inventer. Nous devons inventer une république qui sied à nos valeurs, à nos spécificités. Nous devons être assez fous pour penser des modèles de nos républiques que nos enfants des années après apprendrons à l??école ». Le député est tout de même inquiet et se dit, en partageant avec nous son inquiétude, même s??il faut organiser notre société en tenant compte de notre histoire spécifique, « comment rester authentique devant toute la mouvance mondiale ? Comment jouer avec l??occidentalisation qui nous envahit ? ». C??est pourquoi il conclut que « nous devons intégrer nos traditions dans notre système républicain ». « Mais de quelles traditions parle-t-on, s??interroge Madame Ngo Um Paulette, de ces traditions dont des bureaucrates deviennent des gardiens en lieu et place des chefs traditionnels d??antan ? ».
Ca fuse véritablement de partout en termes de propositions pour sortir d??une république qualifiée souvent à tort ou à raison de ????bananière????. Pour le Professeur Sindjoun Pokam, « il est indispensable de sortir de la confrontation avec l??Occident pour penser une politique propre à nous et instaurer efficacement une vraie république ». Pour lui, une vraie république c??est celle que nous décrit Platon dans ????La République????, une république où les philosophes seraient rois et les rois philosophes. Une vraie république c??est aussi celle qui est dotée d??une bonne constitution comme l??Ethiopie au temps de sa monarchie constitutionnelle. Et c??est avec regret que le Professeur constate qu??on ne nous enseigne pas à l??école l??histoire de l??Afrique ancienne. Pour le Professeur Nyamding néanmoins, « nous sommes une bonne république institutionnelle, l??une des meilleurs en Afrique. Mais sur le plan de la mise en ??uvre des institutions contenues dans le fondement de la république, nous avons un problème. On a l??impression d??être dans une république passive, dans une république de déviance car nous sommes incapables de dire dans quel type de république on se trouve actuellement. Nous sommes également dans une république de tabous, alors qu??on la veut émergente. Nous ne pouvons nous en sortir que si nous avons une république politique, celle là qui se bat, une république de battants ». Battant, le consultant indépendant Francis Bidjocka l??est certainement et en terme de folie à la Ferdinand Ndinda Ndinda, il est assez fou pour penser que nous devons instaurer chez nous un ????solidarisme???? qui entre autres intègrera le communautarisme africain. Il nous promet de développer son imagination à l??une de nos prochaines retrouvailles. Entre temps, le rendez-vous est pris pour le jeudi 25 octobre 2012 à 15 heures autour du thème ????le citoyen???? et un exposé liminaire du professeur Pascal Charlemagnes Messanga Nyamding.
 
Mireille Flore DJIFEDEU, 237online.com

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