Cameroun : Reconversion attendue pour Philémon Yunji Yang

A 72 ans, le « quiet man » mérite un repos, même si c’est l’âge de l’investissement pour certains sous les tropiques.

Né le 14 juin 1947 à Jiketem-Oku, Philemon Yang est un ancien magistrat et diplomate anglophone, qui a suivi son cursus académique à l’Université de Yaoundé, puis à l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam).
Après une rapide transition en 1975, comme procureur de la cour d’appel de Buéa, il devient en juin, vice-ministre de l’administration territoriale. Ministre de l’élevage et des industries animales, des mines et de l’énergie, il quitte le gouvernement le 4 février 1984.
Il sera Ambassadeur du Cameroun au Canada pendant 20 ans. Revenu au pays, il est en décembre 2004 nommé secrétaire général adjoint à la présidence de la République. Il part de là pour être Premier Ministre. Malgré une réputation d’homme tranquille, qui ne voulait pas se mêler des querelles du palais, il aura néanmoins ordonné le renvoi de 6 élèves de la promotion Enam 2012-2014.
Ceux-ci n’avaient pas passé les concours d’admission mais étaient pistonnés par un ponte célèbre dans le népotisme.

En octobre 2017, son engagement pour le dialogue avec les acteurs de la crise anglophone se solde par un échec retentissant. Il dut se réfugier dans un hôtel de Bamenda, après l’attaque de son équipe. De réputation unanime, Philémon Yang est un homme discret qui ne fait d’ombre à personne. Sans doute la raison du record de longévité à ce poste sous le Renouveau. Nommé en juin 2009, Yang y est resté jusqu’au 4 janvier dernier. Presque 10 ans, contre 1 pour Sadou Hayatou, 4 ans et 5 mois pour Simon Achidi Achu, 8 ans et 2 mois pour Peter Mafany Musonge, 4 ans et 6 mois pour Ephraïm Inoni, incarcéré depuis 2012.

Il a conduit quatre gouvernements : le 8 juin 2009, le 9 décembre 2011, le 2 octobre 2015 et le 2 mars 2018. Lors du remaniement d’octobre 2015, on lui attribue la mise à l’écart d’Ama Tutu Muna, alors ministre des Arts et de la Culture en rébellion sur le dossier des droits d’auteur, ainsi que Patrice Amba Salla, ministre des Travaux publics l’ayant critiqué dans les médias et Lazare Essimi Menye, ministre de l’Agriculture accusé de détournement de fonds. De même, son séjour a été ponctué de multiples rumeurs de démission. On attend la reconversion.

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