Prison de Bamenda

Cameroun: Quatre détenus décèdent suite à un empoisonnement à la prison de Bamenda

Société

La prison de Bamenda, au Cameroun, a été le théâtre d’une tragédie mortelle. Quatre détenus y ont perdu la vie après avoir consommé un repas empoisonné. Quatre autres détenus, sévèrement intoxiqués, sont actuellement hospitalisés. Selon les premières investigations, l’empoisonnement serait dû à un insecticide mélangé à la nourriture.

Un poison mortel dans un repas collectif

Les victimes, toutes des détenus de la prison de Bamenda, sont mortes le 26 juin dernier après avoir consommé un repas collectif empoisonné à l’insecticide. Ce repas, constitué de farine de manioc et d’un légume local, avait été apporté de l’extérieur. Des examens médicaux réalisés à l’hôpital régional de Bamenda ont confirmé la présence de la substance toxique.

Lors d’une fouille de la prison, l’insecticide en question a été retrouvé sous le lit d’un détenu. Celui-ci a avoué avoir orchestré l’empoisonnement dans le but de faciliter une évasion. Il pourrait être inculpé et jugé pour meurtre ou homicide selon le code pénal camerounais.

Surpopulation et conditions de vie déplorables : un cocktail explosif

Cet incident tragique a attiré l’attention sur les conditions de vie dans les prisons camerounaises. Le système carcéral du Cameroun fait face à une surpopulation carcérale préoccupante. La prison centrale de Bamenda, construite pour accueillir moins de 50 personnes, en héberge actuellement environ 500. Les organisations de défense des droits de l’homme estiment que le nombre réel de détenus est plutôt de 700.

La crise anglophone, qui a conduit à l’arrestation de nombreux jeunes, hommes et femmes soupçonnés de militantisme ou de sympathies envers des groupes séparatistes armés, a exacerbé cette surpopulation. Même si des transferts ont lieu vers d’autres prisons, le nombre de détenus à Bamenda continue d’augmenter.

Une responsabilité étatique à prendre en compte

Face à cette situation, l’État du Cameroun est accusé de négligence. Les organisations de défense des droits humains, dont le Centre pour les droits humains et la démocratie en Afrique (Chrda), dénoncent le manque de prise en compte du droit à la vie des détenus.

Le droit à une alimentation adéquate, à la sûreté et à la sécurité sont également mis en avant. Selon le Chrda, l’ensemble des règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus, aussi appelées Règles Nelson Mandela, n’est pas respecté.

La question de la surpopulation carcérale, et les risques sanitaires qui y sont associés, avait déjà été soulevée lors de l’annonce du décret présidentiel n°2020/193 en avril 2020. Ce décret, censé libérer certains détenus pour éviter la propagation du Covid-19 dans les prisons surpeuplées, a été jugé insuffisant par de nombreux observateurs.

L’urgence d’une réforme carcérale

Cet événement tragique met en lumière l’urgence d’une réforme du système carcéral camerounais. Les conditions de détention et le respect des droits fondamentaux des détenus doivent être des priorités. Le cas de la prison de Bamenda n’est malheureusement pas un cas isolé, et une action rapide et efficace est nécessaire pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.

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Article rédigé par Guy Modeste DZUDIE(Jade), avec 237online.com

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