Cameroun : Près de 1000 éléphants protégés des braconniers à Bouba Ndjida

Elephants

Comment le plus grand parc national a été pacifié et placé sous très forte protection après le drame au cours duquel des professionnels du braconnage venus du Soudan avaient décimé plus de 200 éléphants.

L’opération peace à Bouba Ndjida 2022, a pris fin hier. Commencée le 20 novembre 2021, cette mission spéciale de sécurisation du plus grand parc national du Cameroun (Bouba Ndjida 2200 km2), a partiellement tiré le rideau sur ses principales activités au poste de commandement des opérations de Rey Bouba. Le 4ème Bir, en bon hôte a convié les notables de la Région, la presse et de nombreux autres acteurs de la protection de la nature.

Le Bir, à cette occasion, a exposé l’analyse de cette mission qui est l’une de ses missions scrutées de près par toute la planète depuis le drame de janvier 2012. Cette année-là, des cavaliers lourdement armés avaient envahi le parc alors sous la seule protection des écogardes. Ces professionnels du braconnage venus du Soudan avaient décimé en un peu plus d’une semaine, plus de 200 éléphants adultes. Les photos des carcasses mutilées et en pleine putréfaction avaient fait le tour du monde et provoqué une indignation générale. Le Cameroun un peu contraint et beaucoup honteux avait alors décidé d’affecter ses militaires d’élite du Bir pour assurer la protection de cette aire protégée.

Cette année, ce sont 500 hommes dont une compagnie antiterroriste, des avions et hélicoptères, qui ont été déployés à Bouba Ndjida. Ils n’ont pas vu le moindre cavalier soudanais arriver. Sont-ils fatigués ? N’ont-ils pas reçu de commandes d’ivoire de leurs clients chinois et autres asiatiques ? Est-ce qu’il y a eu des blocages dans le Sahara pour les freiner ? Est ce qu’ils sont bloqués par les groupes rebelles en Rca ? Est-ce plutôt l’activité de protection, la présence des militaires camerounais auxquels ils n’osent plus se frotter ? Ce sont les questions que se pose le commandement de Peace in Bouba Ndjida.

Un peu orphelins de cette action de répression des Ndjandjawid, les militaires se sont quand même frottés aux braconniers locaux. Des interpellations ont été faites. Il y a aussi eu des bergers en provenance des pays voisins, notamment du Nigeria qui ont amené leurs troupeaux en transhumance dans les riches pâturages de l’aire protégée. Les incidents ont été minimes lors de la durée de l’opération. Le gros des militaires du Bir se retire du parc en laissant toutefois deux unités, la 42ème d’infanterie et la 45ème d’intervention. Ces derniers vont surveiller le parc national qui va rentrer un peu en somnolence de braconnage.

C’est surtout pendant la saison sèche qui s’achève ici aux mois d’avril ou de mai, que les braconniers mènent leurs activités prohibées. Pendant la période chaude, le parc est accessible, et ouvert à toutes les exactions. Mais, en saison pluvieuse, il y’a la montée des eaux et la progression dans le parc est très difficile. Les cavaliers ne peuvent pas placer un sabot après l’autre. Au cours de la cérémonie les militaires déployés à Madingring, Djibao, Mayo Ndjarendji, Sinasi, à Rey Bouba, dans la zone 11 qui est une zone de passage au sein du parc, ont été vivement félicités « pour leur combativité ». Des patrouilles ont été aussi faites à la frontière d’avec le Tchad, à Sorombeo, à Mbaikoua. La collaboration et la qualité des renseignements échangés avec les forces tchadiennes ont été aussi saluées.

Aziz Salatou / 237online.com

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