A l’issue d’une visite à Buea, dans le Sud-Ouest, mercredi 15 novembre, la mission des Nations Unies s’inquiète et recherche des fonds pour parer au plus urgent.
La situation dans les zones anglophones du Cameroun demeure toujours assez préoccupante pour les Nations Unies. Mercredi 15 novembre, une mission onusienne conduite par le Coordonnateur résident Onu, Coordonnateur humanitaire et représentant résident Pnud, Mme Allegra Maria Del Pilar Baiocchi, a effectué une courte visite à Buea, la capitale régionale du Sud-Ouest, histoire de toucher du doigt la réalité, d’une part, et d’évaluer les besoins humanitaires d’autre part. En escale à Douala ce même jour, la représentante du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), qu’accompagnaient ses collègues des autres organismes du système onusien, a fait le point de la situation. Les besoins se posent avec acuité dans les domaines hautement sensibles que sont l’éducation, la santé, la sécurité alimentaire, pour ne citer que ceux-là.
Au plan éducatif, la situation est des plus alarmantes, voire assez dramatique, selon Modibo Traore, chef du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires. Les enfants ne vont pas à l’école depuis deux ans. Une situation qui est propice à l’émergence du phénomène des enfants-soldats. « La place des enfants n’est pas au sein des groupes armés, dans les familles et à l’école. Malheureusement, la situation de rupture familiale, de détérioration au niveau de l’environnement social et sécuritaire fait que les enfants, souvent par manque d’opportunités ou par force, rejoignent ces groupes. Mais, encore une fois il faudrait qu’une solution politique puisse être trouvée rapidement au problème pour que un autre avenir, une autre direction puisse être donnée à ces enfants afin qu’ils puissent se dissocier le plus rapidement de ce contexte de violences et de dépravations », a diagnostiqué le cadre onusien. Modibo Traore a conclu par un plaidoyer : « Les enfants aussi doivent être protégés contre l’enrôlement forcé dans les groupes armés et avoir la documentation pour leur permettre d’avoir une existence légale.
Plus de 30 tonnes
Si depuis le mois de mars plus de 30 tonnes de biens non alimentaires comprenant entre autres des couvertures, du savon et des nattes ont déjà été acheminés dans les deux régions par les Nations Unies, les efforts restent insuffisants au regard du flux toujours croissant des déplacés internes et des personnes réfugiées dans les pays voisins tels le Nigéria. C’est pourquoi, les Nations Unies espèrent que le plaidoyer devant être émis, au terme de cette énième descente sur le terrain, et après plusieurs autres descentes effectuées dans le Nord-Ouest, recevront des réponses favorables auprès des bailleurs de fonds. « On sait qu’il y a énormément de besoins exprimés par la population civile dans tous les secteurs. On a écouté la société civile, les Ong mais aussi l’équipe des Nations-Unies qui est là. Ils nous ont dit quelles sont les priorités et donc pour nous, la priorité aujourd’hui c’est de travailler avec le gouvernement, mais aussi élaborer un plan de réponses qui puisse toucher les populations qui sont dans le besoin », a résumé Mme Allegra.