Cameroun: Paul Biya s’adresse aux Camerounais

Dans son traditionnel message de fin d’année attendu ce soir, le chef de l’Etat dressera le bilan de
l’année qui s’achève, en même temps qu’il fera des projections pour 2015.[pagebreak]Au soir du 31 décembre, dernier jour de l’an 2014, le président de la République, Paul Biya s’adresse à ses compatriotes. Ce sera au cours du traditionnel rendez-vous de son message radio-télévisé à la Nation à l’occasion du Nouvel An 2015 qui commence jeudi.
Avant de se lâcher dans les célébrations multiformes de la nuit de la Saint Sylvestre, les Camerounais suivront avec une ferveur bien compréhensible, qui devant son téléviseur, qui à travers les ondes radiophoniques, ce que le premier d’entre eux a à leur délivrer comme boussole et comme viatique pour la nouvelle année. Car en cette césure entre l’année qui s’achève et celle qui commence dans quelques heures, l’air du temps est, tant au niveau individuel qu’à l’échelle de la communauté nationale, à la prise de résolutions et aux vœux pour une nouvelle année meilleure à tous points de vue.

Le message que le chef de l’Etat délivre mercredi soir à ses compatriotes est d’autant plus attendu qu’il se situe à un tournant déterminant dans la vie de la nation. Il s’agit, certes, du passage d’une année écoulée, avec  ses heurs et malheurs, à des lendemains que, par tradition, l’on souhaite sinon enchantés du moins meilleurs. Il s’agit de l’heure du bilan d’une année 2014 qui, à bien des égards, aura été une année difficile pour le Cameroun. Pour autant, des raisons d’aborder le Nouvel An 2015 avec optimisme existent, sur la base de jalons prometteurs posés au cours de l’année qui s’achève. La prise de parole présidentielle de ce 31 décembre, si elle s’inscrit dans une tradition républicaine bien établie, n’en revêt pas moins cette année une importance singulière. Elle intervient pour donner les clés de lecture de l’état de la Nation au terme d’une période de 365 jours qui n’aura pas été un long fleuve tranquille, loin s’en faut. En même temps, elle donne l’occasion au chef de l’Etat de donner à ses compatriotes des raisons d’espérer de lendemains meilleurs, à travers l’esquisse des perspectives qui s’ouvrent pour la marche en avant du Cameroun, sur la base des actions engagées ou envisagées en 2014 dans les divers secteurs de la vie nationale.

En tête des écueils qui auront entravé la marche du Cameroun au cours de l’année qui s’achève, figurent les préoccupations sécuritaires à nos frontières : celle de l’Est avec la République centrafricaine en proie à une crise profonde ; et celle de la région de l’Extrême-Nord avec le Nord-Est du Nigéria où sévissent les terroristes de la secte islamiste Boko Haram. Difficile d’imaginer que la guerre menée sur ce double front afin de préserver l’intégrité du territoire national, ne revienne pas en bonne place dans le message présidentiel. Parce qu’il en aura coûté – et continue de coûter – cher aux Camerounais, en termes de pertes en vies humaines, de populations déplacées, de prises d’otages, de destruction de biens etc., et en termes de ressources financières et matérielles importantes mobilisées pour ces conflits asymétriques au détriment des projets dont la réalisation eût contribué à la croissance de l’économie nationale et à l’amélioration des conditions de vie des populations.

En dépit de ces vents contraires, les perspectives de relance de la croissance économique du Cameroun demeurent favorables. Durant l’année écoulée, les grands chantiers des projets structurants s’inscrivant dans le programme des Grandes Réalisations se sont poursuivis à un rythme soutenu. Les tares relevées que sont l’inertie, la mal-gouvernance ou la sous-consommation du budget d’investissement public, nécessitent d’être encore et toujours dénoncées puis corrigées. Sans quoi les réformes structurelles engagées et les nombreux projets structurants lancés peineront à connaître l’aboutissement escompté.

En s’adressant mercredi soir à ses compatriotes, le chef de l’Etat, Paul Biya aura à cœur de les remobiliser autour de la poursuite du grand dessein national qui vise à faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035. Une échéance qui, à première vue, pourrait être perçue comme lointaine, alors que c’est bien ici et maintenant qu’il est question d’en prendre le chemin. Le président de la République ne vient-il pas de réaffirmer sa détermination à faire entrer le Cameroun dans la modernité ? Tout en engageant le gouvernement dans une dynamique propre à induire une exécution optimale des projets inscrits dans les feuilles de routes ministérielles, le chef de l’Etat a récemment prescrit un plan spécial d’urgence pour l’accélération de la croissance de l’économie nationale, adossé sur un financement spécial d’ores et déjà largement disponible.  De bonnes perspectives en somme, pour l’année 2015 et les deux suivantes. Sans nul doute aussi, la mobilisation en vue d’une préparation réussie de la Coupe d’Afrique des Nations 2019, avec comme galop d’essai celle de la CAN féminine de 2016, tiendront une bonne place dans le message présidentiel de mercredi soir.

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