Au moment où la Guinée équatoriale célébrait sa fête nationale le 12 octobre 2025, le président camerounais Paul Biya a adressé un message empreint de fraternité et de respect à son homologue et ami, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Dans une note officielle transmise depuis Yaoundé, le chef de l’État camerounais a salué la stabilité du voisin équato-guinéen et réaffirmé sa volonté de consolider les liens entre les deux nations. Un geste diplomatique fort, porteur d’un symbole rare en Afrique centrale. Peut-on y voir un nouveau souffle dans la coopération bilatérale ?
Un message de fidélité et de respect mutuel
Le président Paul Biya n’a pas manqué de souligner « ses vives et chaleureuses félicitations » au peuple équato-guinéen à l’occasion de cette fête nationale. Dans son courrier, il a exprimé ses vœux de « concorde et de bonheur » à l’endroit d’un pays qu’il qualifie de « frère ».
Au-delà de la formule protocolaire, le ton employé traduit une proximité politique et personnelle entre les deux dirigeants, souvent cités comme les doyens de la scène politique africaine. Tous deux incarnent une continuité de leadership qui, pour leurs partisans, symbolise la stabilité — et pour leurs critiques, une longévité hors norme.
« Je saisis cette circonstance solennelle pour réaffirmer ma disponibilité et celle de mon gouvernement à œuvrer toujours davantage à la consolidation des excellentes relations d’amitié », a écrit Paul Biya, dans une formule soignée mais lourde de sens diplomatique.
Une coopération stratégique entre voisins solidaires
Les relations entre le Cameroun et la Guinée équatoriale ne se limitent pas aux échanges protocolaires. Ces dernières années, les deux pays ont intensifié leurs partenariats dans les domaines de la sécurité frontalière, de l’énergie et du commerce transfrontalier.
Le projet d’interconnexion électrique entre les deux États, les opérations conjointes de surveillance du Golfe de Guinée et la collaboration dans la lutte contre la piraterie maritime illustrent cette alliance pragmatique.
Selon des observateurs de la sous-région, ce message de Paul Biya à Teodoro Obiang intervient dans un contexte géopolitique sensible, marqué par les incertitudes post-électorales au Cameroun. En réaffirmant son attachement à la stabilité sous-régionale, le chef de l’État envoie aussi un signal rassurant à ses partenaires africains et internationaux.
Une fraternité qui dépasse la diplomatie
La lettre du président Biya se termine sur une note chaleureuse : « Veuillez agréer, Monsieur le Président et cher frère, les assurances renouvelées de ma très haute considération. »
Une signature sobre, mais qui réaffirme une constante dans la politique étrangère camerounaise : celle de la modération, de la fidélité et du dialogue.
Pour de nombreux Camerounais, ce message n’est pas qu’un simple protocole. Il traduit aussi la volonté d’un pays pivot d’Afrique centrale de maintenir la paix et la coopération, dans une région souvent secouée par les tensions.
La stabilité, la loyauté et la fraternité : trois mots qui semblent résumer, mieux que tout, l’esprit de cette correspondance présidentielle.




