Cameroun – Organisation de la CAN 2019: les arguments du Cameroun

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Du 13 au 18 mai prochain, une délégation de la Confédération africaine de football (CAF) séjournera au Cameroun. Loin d’être une balade exotique, cette visite a un objectif précis : évaluer les atouts qui pourraient jouer en faveur du Cameroun pour l’organisation de la coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019 à laquelle le pays de Roger Milla est candidat.[pagebreak] Pendant près d’une semaine donc, cinq inspecteurs vont sillonner les villes qui pourraient accueillir les rencontres : Yaoundé, Douala, Garoua, Bafoussam et Limbé. Question de jauger de la capacité du pays à organiser la compétition. Il y a quelques jours, c’est le ministre des Sports et de l’Education physique qui précédait les membres de la CAF pour une tournée d’inspection ainsi qu’une délégation de la Fédération camerounaise de football.

Qu’est-ce que le Cameroun, qui a organisé sa première et dernière CAN en 1972, offre comme arguments face à des adversaires de poids comme la Côte d’Ivoire, l’Algérie, la RDC, la Guinée ou encore la Zambie ? Il est clair que le Cameroun accuse un retard sur le plan infrastructurel par rapport à ses adversaires. Ce n’est d’ailleurs pas un scoop tant le pays des Lions indomptables n’a pas su capitaliser les retombées de ses participations aux différentes compétitions internationales. Le Cameroun compte trois stades Omnisports qui ont connu des jours meilleurs et ont sérieusement besoin d’une remise à niveau alors que les projets du Programme national de développement des infrastructures sportives piétinent depuis une dizaine d’années. Mais qu’importe, les autorités affirment que le pays, qui va bénéficier de l’organisation de la CAN féminine en 2016, sera prêt. Outre la rénovation des stades de Yaoundé, Douala et Garoua, la construction de ceux de Limbé, en cours d’achèvement, et de Bafoussam est un acquis. Deux autres stades sont annoncés à Yaoundé et Douala pour diversifier l’offre. Le cahier de charges de la CAF prévoit, pour chaque pays candidat, quatre grands stades avec des gazons naturels, huit terrains d’entraînement, des infrastructures hôtelières et hospitalières, les télécommunications, les moyens de transport… Parce qu’une CAN, ce n’est pas seulement sur les terrains. Il faut bien être capable d’accueillir les équipes et leurs supporters. A ce sujet, il faudra des hôtels dignes dans les villes candidates, sans parler des voies de communication qu’il faudra améliorer. Parce que s’il y a plus de 200 Km entre deux sites de compétition, la CAF exige que la liaison se fasse en avion. Bref, le chantier est vraiment immense et c’est à se demander si notre pays pourra être prêt à temps. Tout le monde veut y croire en tout cas. D’autant qu’on a vu des pays comme le Gabon et la Guinée équatoriale organiser la même compétition grâce à une mobilisation importante. Des stades sont sortis de terre en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, tout comme des hôtels. De quoi donner raison à ceux qui pensent que c’est juste une question de volonté.

Quoi qu’il en soit, le Cameroun est une terre de football et fait partie des nations qui comptent, sur la scène continentale. Des noms comme Roger Milla, Samuel Eto’o, Rigobert Song peuvent être des marques si la stratégie est bien pensée. Si on pense à se servir convenablement de ces ambassadeurs comme on l’a vu au Brésil avec Pelé et Ronaldo. Si les candidatures de la RDC, de la Guinée et de la Zambie semblent les moins à craindre, on pourrait notamment avoir connu redoutable adversaire la Côte d’Ivoire qui dispose d’un dossier solide en raison de ses infrastructures. L’Algérie, un cran au-dessus que tout le monde sur ce point là, pourrait par contre payer le fait que la CAN 2015 (Maroc) et peut-être 2017 (Libye) se jouent dans la même zone géographique. Le Cameroun doit avant tout miser sur ses qualités propres et faire enfin preuve d’audace pour espérer abriter la plus grande fête du football africain. En tout cas ce serait une très bonne occasion d’enfin réparer une frustration. Celle de n’avoir plus organisé cette compétition alors qu’il a remporté quatre fois le trophée. Impossible n’est pas camerounais, a-t-on coutume de dire. On le vérifiera en septembre 2014, quand le Comité exécutif de la CAF annoncera le nom de l’heureux élu.

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