Cameroun – Opération épervier: 12 ans de prison pour Ntongo Onguene

Son affaire et celle de Frédéric Ekandè ont également été débattues par la section spécialisée de la Cour suprême les mardi 29 et mercredi 30 avril 2014 avec des issues malheureuses pour les deux accusés.[pagebreak]Tôt dans la matinée du 29 avril 2014, la Cour a ouvert les différentes audiences à l’ordre du jour par l’affaire Etat du Cameroun et Autorité aéronautique civile du Cameroun (Ccaa) contre Ntongo Onguené pour détournement de fonds publics. Dans le cadre d’une autre procédure devant le Tribunal criminel spécial (Tcs), qui s’est ouverte le 12 novembre 2012 pour s’achever jeudi 31 janvier 2013, l’ex-Dg des Aéroports du Cameroun (Adc) écopait déjà de 12 ans d’emprisonnement ferme. Il devait par ailleurs payer une amende de 316 millions Fcfa, soit 30 millions Fcfa à verser en réparation du préjudice financier porté à la Ccaa, 17 millions Fcfa des dépens dont il devra s’acquitter et 05 années de contrainte par corps. Certainement insatisfait de ce verdict, il s’est pourvu en cassation et c’est dans ce cadre que s’est à nouveau ouverte son affaire mardi dernier. Mais, Ntongo Onguéné ne s’en tirera pas non plus à bon compte.

Alors qu’au départ, ils étaient liés Yves-Michel Fotso, ex-Dg de la Camair et lui Roger Ntongo Onguene, ex-Dg des Adc, il leur est reproché un détournement de fonds d’une valeur commune de près de 650 millions Fcfa, représentant les différentes transactions financières et bancaires opérées à Paris du temps où il était directeur général de l’Autorité aéronautique. Une affaire de détournement de redevances aéroportuaires versées et non comptabilisées par la défunte Camair alors dirigée par Yves-Michel Fotso. Seulement, depuis le Tcs, l’ex Dg de la Camair s’était déchargé de l’affaire en rendant au trésor public la somme de 230 millions qui représentait la part qui lui était reprochée dans l’affaire. Ce qui avait impliqué l’arrêt des poursuites contre lui, tel que prescrit par l’article 18 portant création du Tcs. L’ex Dg des Adc était donc resté seul dans cette procédure.

Le cas Frédéric Ekandè
En cassation, il remettait principalement en cause cette décision du Tcs d’arrêter les poursuites contre Yves-Michel Fotso et continuait par ailleurs, de clamer son innocence. Malheureusement pour lui, il a été débouté par la Cour suprême qui a « donné acte au Tcs pour arrêt des poursuites à l’encontre d’Yves-Michel Fotso ». Elle a également déclaré Ntongo Onguené coupable et a maintenu sa condamnation à 12 ans d’emprisonnement ferme, prononcé à son encontre des déchéances pendant 10 ans, avec mention au casier judiciaire. A reçu la Ccaa en sa constitution de partie civile et l’y a dit fondée. En conséquence, il doit lui être versé la somme de 316 millions par Ntongo Onguené qui paiera également des amendes de 30 millions en réparation du préjudice. Un mandat d’incarcération a été décerné à son endroit.

Plus tard dans la nuit, ou plutôt au petit matin du mercredi 30 avril, vers 2h30, c’est l’affaire Etat du Cameroun contre Frédéric Ekandè qui s’ouvrait. L’expert judiciaire et ancien député, écroué à Kondengui depuis 2008, pour cause de détournent de l’argent de la liquidation du Crédit agricole du Cameroun, n’a pas été, contrairement aux autres, fixé sur son sort. 17 ans après, malgré que l’affaire soit reconnue comme étant le plus gros scandale bancaire des années 1990, elle tarde pourtant à être élucidée. 17 ans plus tard, l’État du Cameroun, n’a toujours pas fait toute la lumière sur les responsables de la scandaleuse déroute, et rien ne semble vouloir presser son pas. A ce stade de l’affaire, Frédéric Ekandé, commis aux tâches de la liquidation, reste le seul coupable, car a été jugé coupable des faits de détournement de la somme de sept cent quatre vingt dix neuf millions sept mille fcfa, qu’il aurait perçus pour la liquidation. A cet effet, il avait été condamné par le Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi à 10 ans de prison ferme depuis le mois de juin 2012.
A l’audience du mercredi 30 avril 2014 devant la session spécialisée de la Cour suprême, il s’en est retourné malheureux, car l’affaire a été renvoyée sine die (à une date ultérieure).

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