Cameroun – Obtention permis de conduire: Les exploitants d’auto-écoles vont en guerre





Les bureaux régional du Littoral et Départemental du Wouri du « Syndicat national des exploitants d’auto-écoles du Cameroun », ont été installés, dans la journée du 18 septembre 2014 à Douala avec pour mission principale d’assainir l’examen de permis de conduire, qui semble être attaqué par des vautours sans vergogne.[pagebreak]I- Les mots d’ordres de débrayage suspendus…
DES MOTS D’ORDRES de débrayage venant des Régions du Littoral et du Centre, dénonçant la délivrance frauduleuse des permis de conduire dans les sous-centres avaient été programmés pour le 27 septembre 2014. Un cri d’alerte des exploitants d’auto-écoles qui met à nu le malaise auquel fait face ce secteur d’activité au quotidien. Tant il est vrai que, cette profession semble être en péril au Cameroun. Des vautours sans vergogne aussi bien des quartiers qu’au niveau de l’administration, dont certains agents véreux de l’Etat, se sont mués en véritables marchands du permis de conduire. Une situation déplorable que, le président national, Ngah Messobo François a tenu à décrier avec toute son énergie.

«Le bureau national a reçu des mots d’ordre de débrayage venant des Régions du Littoral et du Centre, dénonçant la délivrance frauduleuse des permis de conduire dans les souscentres. Il est donc question, que nous revenions sur ces mots d’ordre de grèves. Nous avons suspendu la motion prévue à la session du 27 septembre 2014. Il y a un malaise dans les sous-centres d’examen du permis de conduire», a-t-il affirmé. Il poursuit : «Les délégués départementaux, selon les rapports que nous recevons, délivrent les permis de conduire aux enfants.

Sur 20 candidats présents, nous nous retrouvons avec des procès verbaux de plus 900 admis. C’est une situation qui nous préoccupe. Et cela se fait en violation des dispositions régissant l’obtention du permis de conduire. Et cela contribue à l’augmentation des accidents de la circulation. Nous avons demandé au bureau régional d’axer son combat sur l’assainissement de ces sous-centres». Sigha Jean Fotsi, président national, souhaite qu’au cours de son mandat, la situation sus-citée trouve une piste de solution favorable.

«En ce moment, nous avons constaté une recrudescence d’obtention frauduleuse de permis de conduire. Nous voulons que l’administration y mette fin. Les gens s’inscrivent chez les agents administratifs. Ils envoient les noms et les dossiers dans les sous-centres parce que là bas, il n’y a pas de contrôle », a-t-il dénoncé. Cependant, le Syndicat national des exploitants d’auto-écoles du Cameroun(Sneaec), au travers de la cérémonie d’installation des bureaux régional du Littoral et départemental du Wouri, se disent être prêts à affronter les difficultés auxquelles fait face leur secteur d’activité. La présence du représentant du Gouverneur de la Région du Littoral, du sous-préfet de Douala 1er et de Mme le Délégué régional des transports du Littoral, Mme Pamela Ayuk Etah, témoigne de l’intérêt que l’Etat accorde à la lutte contre l’insécurité routière, au travers de l’obtention et la délivrance des permis de conduire en bonne et due forme.

Sigha Jean Fotsi et Nyeheg Luc Olivier, respectivement président régional du Littoral et Départemental du Wouri, auront la lourde responsabilité de conduire deux équipes, qui vont présider aux destinées de l’assainissement du secteur du transport dans la Région du Littoral. Raison pour laquelle, leur mandat qui va durer cinq ans, reposera essentiellement sur la lutte contre la délivrance et l’obtention frauduleuse du permis de conduire. Il ressort, dans la plupart des cas, lors des procès verbaux présentés par les délégués départementaux, que l’on fasse croire que, les candidats ont eu l’examen du permis de conduire.

Pourtant, ces dernies n’ont jamais été présents. «Ils se contentent de faire un procès verbal des candidats admis à l’examen du permis de conduire. Nous voulons lutter contre cela, nous ne voulons plus que, les gens aient le permis de conduire, alors qu’ils n’ont pas fait l’auto-école. C’est cela qui augmente le nombre d’accidents sur nos routes». Avant de poursuivre : «Nous avons placé notre mandat sur la lutte contre la délivrance frauduleuse du permis de conduire, afin de remplir les autoécoles de nos membres. Quand il y a des permis frauduleux, nous n’avons plus de clients. Pendant, qu’un patron d’auto-école a un personnel payer, des locaux, des taxes à payer, il y a des agents de l’administration qui présentent plus de cinquante candidats et nos camarades qui ont des licences d’exploitation et qui ne présentent que cinq ou dix candidats.

II- La Région du Littoral compte 18 000 faux permis de conduire
IL EST IMPORTANT de souligner qu’au cours des missions de contrôle de l’examen du permis de conduire dans les sous-centres d’Edéa, de Nkongsamba et de Yabassi, il a été noté une immense mascarade. Sur les 1 000 candidats inscrits dans les trois villes, il n’y a eu que 200 présents les jours de l’examen. Curieusement, lors des résultats, 950 ont été admis. Curieusement, ce phénomène se répète à toutes les neuf sessions d’examen chaque année. C’est ainsi que, le Sneaec a calculé environs 2000 permis de conduire sans formation.

Ceux-ci sont délivrés à chaque session soit près de 18 000 faux permis dans la région du Littoral. «En ce qui concerne les sous- centres d’Edéa, de Nkongsamba et de Yabassi, nous avons décrié de nombreuses irrégularités criardes qui ont cours. Nous faisons également face à de nombreuses plaintes. Madame le Délégué des transports, nous a souvent répondu, qu’elle ne peut pas être partout à la fois. Elle ne peut pas laisser 3 000 candidats à Douala pour aller contrôler les 600 candidats dans les régions suscitées», a évoqué le président national.

Au regard de ce qui précède, les exploitants d’auto-écoles se disent prêts à aider l’administration au maximum dans l’assainissement de ces sous-centres. «Il suffit qu’à chaque session d’examen d’y envoyer comme jury les membres des exploitants auto-écoles intègres pour que la fraude retombe à moins de 90% comme à Douala, au lieu de la situation actuelle où elle pratiquée à 90% comme cela a été constaté par nos équipes d’observation de l’examen envoyées sur le terrain», ont-ils proposés.

Un autre exploitant est allé jusqu’à pointer du doigt le rôle trouble de la police et de la gendarmerie. « Les délégués départementaux sous les prétextes les plus fallacieux prennent toujours la police et la gendarmerie afin de nous tenir à bonne distance des salles d’examen, pourtant, il s’agit d’une mascarade. Cela cache la distribution des permis de conduire à des milliers de candidats qui n’ont jamais mis pieds dans une auto-école », ont-ils dénoncé. Les bureaux régional du Littoral et départemental du Wouri, nouvellement installés, se doivent, comme l’a si bien souligné le président national, Ngah Messobo François, de suivre les examens du permis de conduire dans tous les départements et de lutter contre la délivrance frauduleuse des permis de conduire. Plus loin, ces responsables devront s’atteler à combattre avec la dernière énergie la formation clandestine et l’implantation anarchique des auto-écoles et la concurrence déloyale.

« La tâche est immense et le chemin sera entaché d’obstacles. Ce combat va vous opposer à vos collègues faussaires, parfois membres de votre propre bureau et même avec certains responsables véreux du ministère des transports », a-t-il adressé à ces membres. Toutes ces actions et recommandations participeront efficacement à la lutte contre l’insécurité routière qui semble de plus en plus gagner le terrain.

III- Mascarade autour de l’obtention et la délivrance du permis de conduire
Toutefois, le secteur de transport fait face à de nombreux problèmes. Le premier étant, la naissance des auto-écoles clandestines ne disposant d’aucun document. Pourtant, il est clair que sans ces documents, leurs propriétaires ne peuvent pas exercer sans être frappés par la loi. Du coup, ils sont nombreux qui n’ont qu’une mallette, n’ayant ainsi ni local et de véhicule d’entrainement. Ils se permettent de recruter d’éventuels candidats au permis sans formation. C’est ainsi qu’ils ont des complices de l’administration des transports pour l’obtention et la délivrance frauduleuse du permis de conduire.

Plus loin, ces agents véreux de l’Etat se sont mués carrément en marchands de permis de conduire. Ils vont jusqu’à présenter 50 candidats tous les mois. Ce qui représente plus que 80% des auto-écoles installés dans les locaux en location, avec des véhicules d’entrainement et le personnel à payer. Le second problème est celui de l’absence des noms des auto-écoles sur les listes des candidatures depuis deux sessions d’examen comme le prévoit l’article 13 de l’arrêté 406 du 28 avril 2008, régissant le permis de conduire et les auto-écoles. Il stipule : «les candidats à l’examen du permis de conduire sont présentés par les auto-écoles».

Un état de lieux que le président national a tenu à relever au cours de son discours. «Lorsque les listes des candidats à l’examen du permis ne portent pas les noms des auto-écoles, qu’est-ce qui prouve que ce ne sont pas les candidats libres. La décision d’interdire toute candidature libre a été instituée il y a 14 ans dans l’optique de lutter contre l’insécurité routière», affirme Sigha Jean Fotsi, président régional. Au regard de ce qui précède, cette décision instituant la candidature libre a plutôt permis une recrudescence des morts sur nos routes. Les exploitants d’auto-écoles demandent solennellement le retour des noms des auto-écoles sur les listes des candidats à l’examen du permis de conduire. La transparence dans le processus de délivrance et de l’obtention du permis de conduire, par l’examen institué depuis 2009, le permis informatisé, la surveillance radar sur les excès de vitesse, par l’alcotest et la réalisation des créneaux de dépassement comme sur la national N°3, représentent ainsi les efforts du gouvernement dans la réduction des morts sur nos routes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *