Selon le commandant du Ciap, Rodrigue Ebombe Mbella a procédé à la vente illicite de certaines munitions défectueuses.
Dans une note de service datée du 09 mai dernier, le commandant du Centre d’instruction et d’application de la police (Ciap) de Mutengene dans le Sud-Ouest, le commissaire divisionnaire Pierre Nith, suspend de ses fonctions le responsable du magasin d’armes et munitions de cette école où sont formés les inspecteurs de police et les gardiens de la paix.
L’inspecteur de police de premier grade Rodrigue Ebombe Mbella est accusé d’avoir « procédé à la vente illicite de certaines munitions défectueuses » ; ce qui, pour sa hiérarchie, constitue « une faute grave portant atteinte à la considération de la Sûreté nationale » et « n’honore pas » le corps de la police.
Cette actualité intervient quelques semaines après la signature par le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, d’un arrêté portant interdiction (jusqu’à nouvel ordre) d’armes de chasse et de protection y compris leurs munitions dans six régions du Cameroun. Il s’agit notamment du Centre, du Littoral, de l’Adamaoua, de l’Ouest, du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.
Ce tour de vis explique logiquement la naissance de réseaux d’approvisionnements informels pour continuer à satisfaire une demande qui est importante. Selon le gouvernement, le nombre d’armes à feu en circulation sur le territoire camerounais est largement supérieur à celui des autorisations dûment accordées par les autorités compétentes.
Des chiffres fournis par le Minat font état de 27000 armes recensées pour à peine 3800 autorisations d’achat et de port. Un cocktail hautement explosif dans un contexte marqué par la montée du grand banditisme dans le pays et une crise sécessionniste qui s’enlise dans la partie anglophone du Cameroun.
Jean De Dieu Bidias