Cameroun – Mme Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu: Le parcours exceptionnel d’une magistrate émérite

Le ministre d’État, ministre de la Justice, garde des Sceaux n’a pas tarit d’éloges à l’endroit du nouveau procureur général près le TCS, installé dans ses fonctions vendredi dernier à Yaoundé.
L’arrivée à ce poste de Mme Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu «doit être comprise comme un souffle nouveau que le président de la République veut apporter à cette juridiction qui, depuis sa mise en service, affirme sa spécificité et son autorité», a déclaré Laurent Esso, dans sa communication spéciale.
Nommée le 28 juillet 2015, Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu, 30 ans de carrière, semble en effet avoir le profil idéal pour assurer la fonction de procureur général du TCS. C’est la première femme appelée à occuper cette fonction stratégique depuis la création de cette juridiction spéciale en 2012. Il y a cinq ans, cette magistrate hors hiérarchie 2e groupe, était déjà la première femme à occuper le poste de procureur général au Cameroun.
D’après sa biographie, le nouveau procureur général du TCS est né en 1960 à Nkongsamba. Il y a donc 55 ans. Elle y a fait l’essentiel de son cycle primaire et secondaire, avant de rejoindre l’université de Yaoundé en 1979. Elle en sortira nantie d’une maîtrise en Droit privé francophone avant d’intégrer en 1983 l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam). Elle en sort diplômée de la section Magistrature en 1985. Sa carrière professionnelle commence à l’Est comme substitut du procureur près les tribunaux de Bertoua, puis à Mbanga comme substitut du procureur près le tribunal de première instance.

Cour d’appel
Procureur de la République dans la même juridiction de 1988 à 1994, puis près les tribunaux de Bafoussam, elle est promue en 2001 vice-présidente de la Cour d’appel du Littoral. Avant d’être nommée en 2010 procureur général près la Cour d’appel du Nord, fonction qu’elle occupait jusqu’au 28 juillet dernier.
Titulaire d’une attestation de formation en Droit Ohada délivrée par l’École régionale supérieure de la magistrature du Bénin, Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu, assidue, polie et travailleuse, est également arbitre du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements de Washington, cumulativement avec ses fonctions de membres de l’Institut international de droit d’expression française à Paris.
Un cursus exceptionnel qui indique le caractère judicieux du choix porté sur elle. Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu, qui dit être «profondément honorée par cette marque de confiance du chef de l’État», a donc à sa disposition toutes les armes devant lui permettre de sanctionner toute personne reconnue d’atteintes à la fortune publique, conformément à la Loi  n°2011/028  du 14 décembre 2011 portant création d’un Tribunal criminel spécial.
Mme Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu prend ainsi la relève d’Émile Zéphirin Nsoga, un magistrat qui était en poste depuis la création de cette juridiction spécialisée dans la répression des crimes économiques, il y a trois ans, lequel a posé dans cette juridiction, les bases d’une action publique cohérente et soutenue.

Réactions
Laurent Esso, Ministre de la Justice: «Heureux de voir une dame procureur général du TCS»
«Le Corps judiciaire et le peuple camerounais sont heureux de voir une dame, 2e procureur général près le Tribunal criminel spécial. Ceci étant, je saisis également cette occasion pour féliciter Monsieur Yap Abdou, président du Tribunal criminel spécial qui, avec le procureur Nsoga, a contribué à la construction de ce grand édifice qu’est le Tribunal criminel spécial. Je félicite par la même occasion tous les personnels de cette juridiction pour la compétence et l’abnégation avec lesquelles ils ont assuré leur lourde et délicate mission».

Ngounou Tchokontieu, procureur général près le TCS: «Profondément honorée»
«Je suis profondément honorée par cette marque de confiance. Il s’agit d’un couronnement, je veux parler d’une confiance renouvelée 5 ans seulement après ma nomination commue procureur général du Nord. Je dis merci au président de la République et je m’engage à accomplir pleinement ma mission. A travers ma modeste personne, c’est toutes les femmes camerounaises qui se sentent honorées. Les postes dans la magistrature sont désormais ouverts à la femme camerounaise. Nous allons tout mettre en œuvre pour mériter pleinement l’estime du chef de l’État qui a fait de l’assainissement des mœurs un point essentiel de son programme de gouvernance.»

Célestine Ketcha Courtès, maire de Bangangté: «Paul Biya met en application l’objectif 5 des Odd»
«J’étais émue de voir la volonté renouvelée et affirmée du chef de l’État Paul Biya de faire confiance aux femmes, par l’installation d’une dame à ce niveau de responsabilité. Très fière que ce soit une femme (Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu, Ndlr) très compétente qui par ses résultats favorisera l’accès d’autres femmes à compétence égale à d’autres postes de responsabilité. Par cette confiance à Mme le procureur général près le Tribunal criminel spécial et aux femmes compétentes telles que Mmes Minette Libom Li Likeng, Rose Ngwari et Pauline Irène Kendeck, entrées au gouvernement du 02 octobre, le président de la République est encore le premier à mettre en application l’objectif 5 des Objectifs du développement durable (promouvoir l’égalité des s*e*xes et l’autonomisation des femmes, Ndlr) récemment votés aux Nations-unies. Toute ma reconnaissance au chef de l’État pour cet engagement et accompagnement des femmes, mères de l’unanimité.»

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