Cameroun – Matières premières: 540 millions de m 3 de calcaire découverts à Mintom

Devant les chefs d’entreprises hier au Gicam, le Dr Joseph Victor Hell, directeur de l’IRGM (Institut de recherches géologiques et minières), a révélé cette découverte peut permettre de faire baisser le prix du ciment.
Grâce aux réserves de calcaires découvertes dans la localité de Mintom, dans la partie sud-est du pays (région du Sud), non loin du site abritant les gisements de fer de Mbalam, l’on pourrait vendre le sac de ciment de 50 kg à 2600 FCFA au Cameroun, contre 4800 FCFA actuellement. C’est ce qu’a indiqué, hier mercredi 1er juin 2016, le Dr Joseph Victor Hell, directeur de l’Institut de recherches géologiques et minières (IRGM). 237online.com Il s’exprimait ainsi lors de son exposé sur les calcaires de Mintom qui, selon lui, représentent une véritable opportunité d’affaires pour l’industrie minière. Les réserves découvertes sur ce site s’étendent sur 250 km2, avec un espace disponible pour l’exploitation de cette matière première à ciel ouvert de 9km2. Et pour y accéder, il va falloir, apprend-on, effectuer une déviation du fleuve Dja, sur au moins deux à trois kilomètres. Ce qui permettrait d’atteindre le gisement de 540 millions de mètres cubes de calcaires. La superficie exploitable a 17 km de long et 2 à 3 km de largeur. Quant à la profondeur du site d’exploitation, elle est de 100 mètres, à partir de la surface, et de 30 mètres après cette première couche. Ce qui fait une profondeur exploitable de 130m en tout. Deux types de roches carbonatées y ont été découverts (le calcaire et la dolomie). S’agissant des calcaires, ceux qui y sont découverts sont des calcaires de type C1, C2 et C3. « La teneur en CaO (Oxyde de calcium), elle est de 45%. Donc, propice pour la fabrication du ciment de type Portland . Il nous semble important que les investisseurs s’y intéressent et l’exploitent. Ceci va à coup sûr impacter les grands projets structurants en cours. Car, les dépenses des entreprises de production de ciment pour ce qui concerne le calcaire sont très importantes », a tenu à préciser le directeur de l’IRGM. A en croire l’expert, c’est grâce à la crise du ciment de 2008 que le gisement de Mintom a été découvert. « En 2008, il y a eu une crise de ciment au Cameroun, due à la dépendance du pays des importations de la matière première qui n’est autre que le calcaire. 237online.com Durant cette crise, le ministre de l’Economie de l’époque nous avait approchés pour savoir s’il existait des solutions locales. Et nous lui avons dit qu’effectivement on avait identifié sur place la zone de Mintom, qui pouvait être riche en calcaires », explique le Dr Joseph Victor Hell. Plusieurs années après, les recherches menées sur le site ont été concluantes. D’où l’invitation des créateurs de richesses à saisir cette opportunité, afin de contribuer à réduire les prix du ciment sur le marché national, tout en aidant les entreprises de cimenteries à dépendre moins de l’extérieur pour l’importation du calcaire. Bombardé de questions à la fin de son exposé, le Dr Joseph Victor Hell a indiqué que les démarches relatives pour l’obtention des licences d’exploitation des minerais n’ont pas changé au Cameroun. Evidemment, le calcaire n’est pas le seul minerai dont regorge le sous-sol camerounais. Il y en a beaucoup d’autres, à l’instar du fer, du cobalt, du manganèse, du zinc, de la bauxite, de l’or, du diamant, etc. dont certains sont en cours d’exploitation.

Joseph Roland Djotié

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