Cameroun: Matias Avok Souma vend du maïs pour payer sa formation

Mais bouilli cuisson

Pour mener à terme ses études dans la spécialité électricité, le jeune élève exerce cette activité depuis 3 ans pendant les vacances.

Il est 15h ce soir à la rue Ceper, à Yaoundé. Depuis quelques jours, les employés de ce tronçon attendent le passage du « vendeur de maïs bouilli». Une bassine en inox sur la tête, le jeune homme frappe aux différentes portes pour proposer sa marchandise. « Maïs, maïs », scande Matias Avok Souma. Tennis usées, il est vêtu d’un pantalon Jeans et d’un T-shirt noir. L’élève s’est lancé dans cette activité depuis son départ en vacances. Son choix a été dicté par la saison. « Je vends le maïs parce qu’il est abondant sur le marché. Les prix d’achat me permettent de faire des bénéfices. Quand il n’y en aura plus assez, je vais vendre autre chose ; peut-être les arachides », explique-t-il.

Agé de 16 ans, il est élève en classe de 3e année au collège technique privé Sainte Thérèse de Yaoundé. Il a choisi la spécialité électricité. A la différence des autres enfants qui optent pour les loisirs pendant cette période, Matias Avok Souma a jeté son dévolu sur le commerce pour pouvoir aider ses parents à préparer sa prochaine rentrée scolaire. L’adolescent réside au quartier Essos avec ses parents. Appartenant à une famille modeste, son père étant vigile et sa mère ménagère, il est soucieux de son avenir. C’est ainsi que depuis trois ans, il exerce cette activité. « Je m’occupe d’abord de tous mes travaux ménagers avant de quitter la maison. Ma grande sœur se charge de la cuisson du maïs », raconte le jeune garçon. Elig Essono et le quartier Fouda sont ses lieux de vente. Il va d’un quartier à l’autre de lundi à samedi entre 13 et 17h. Il vend un épi à 100 Fcfa. L’adolescent confie qu’il vend en moyenne 7000 Fcfa par jour. L’argent gagné à la fin est remis à sa mère qui le garde pour plus tard préparer sa rentrée.

Le rêve du jeune garçon est de devenir électricien. Pour atteindre ses objectifs, il ne lésine sur rien. De grande taille, Matias Avok Souma ne fait pas son âge. Son visage laisse entrevoir des traits qui trahissent la dureté de la vie. Il déclare ne pas pouvoir se livrer à la délinquance comme les jeunes de son âge. Il vend sa marchandise avec joie, ce qui attire vers lui la clientèle. Pour lui, la situation de ses parents est une source de motivation. Il rêve d’un avenir plus radieux. Comme lui, plusieurs enfants se livrent à des activités diverses et variées pour s’occuper pendant les vacances.

Rosine Golbo

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