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Cameroun: Marcel Tchangue, « il n y a aucune collusion entre notre mouvement et le régime de Yaoundé »

Marcel Tchangue, Secrétaire à l’organisation et administrateur général du Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora (CODE).[pagebreak]Le CODE vous accuse de collusion avec le régime de Biya. Confirmez-vous cela?
Merci de nous donner cette opportunité de parler du CODE. De prime abord, nous tenons à vous signifier que la formulation de votre question est très étrange. Connaissez-vous ce qu’est le CODE ? Ensuite, nous vous rappelons  que le CODE qui est un collectif d’organisation, est une association sans but lucratif (ASBL) reconnue en Belgique (publié au Moniteur belge). Enfin, le CODE ne nous accuse de rien, puisque nous sommes les dirigeants légitimes du CODE. Toute personne qui le souhaite peut recouper ses informations sur notre blog accessible à tout le monde sur internet : https://lecode.canalblog.com/ Ils y trouveront des articles, photos et vidéos qui permettent de tracer sans l’ombre d’un doute l’Histoire de notre mouvement. Ceux qui habitent en Belgique et qui sont intéressés peuvent en plus consulter les statuts du CODE auprès du Moniteur belge (journal officiel du Royaume de Belgique).

Maintenant, si vous faites allusions aux accusations fantaisistes lancées par l’ex Secrétaire Exécutif du CODE, ce n’est rien d’autre qu’un mensonge, une calomnie inventée pour faire diversion. D’ailleurs, sa réaction nous a aussi surpris surtout pour quelqu’un qui a occupé des hautes fonctions au sein de cette organisation. Franchement c’est déplorable et honteux. Il n y a aucune collusion entre notre mouvement et le régime de Yaoundé. Nous ne souhaitons vraiment plus perdre notre précieux temps à ces élucubrations, temps que nous voulons utilement investir pour faire avancer les causes que nous défendons depuis plus de 10 ans.

Avez-vous effectivement rencontré le commissaire James Elong dont il est question dans la mise au point signée de Brice Nitcheu? Si oui, que vous vous êtes dit?
Effectivement, le CODE a rencontré le service de sécurité de Monsieur Biya à leur demande c’est-à-dire, son chef de sécurité James Elong et son collaborateur Abanda. Nous ne voulons pas revenir sur les circonstances de cette rencontre qui avait fait l’objet d’une communication du CODE.
À ce sujet le communiqué de presse publié notamment sur Cameroon-info.net le 07 avril 2014 est suffisamment clair et nous voudrions vous renvoyer à ce communiqué qu’on peut trouver ici : https://www.cameroon-info.net/stories/0,60863,@,cameroun-belgique-diaspora-communique-de-presse-a-l-attention-de-la-communaute-n.html

Certains pour des raisons obscures semblent faire de cette rencontre un scoop alors que les faits se sont déroulés en Avril 2014. Quand on est un homme politique ou activiste ce qui semble être notre cas sauf si on n’est un activiste de pacotille, nous devons être à l’écoute car en politique on dialogue avec les adversaires et non avec des amis comme disait le Président Obama. A chaque fois qu’il y a une possibilité de dialogue, nous devons y aller par ce que le dialogue a cette fonction de faire l’économie des morts. Nous voulons rappeler ici que les mêmes personnes qui nous traitaient de sans papier, de sans emploi et de groupuscule qui ne représente rien ont fait le pas pour discuter avec nous. C’est une forme de reconnaissance du combat que nous menons depuis des années pour l’avènement de la démocratie pour notre cher pays.

Le fait que ces gens viennent vers nous pour discuter n’est qu’une bonne chose car nous sommes pour un changement dans la paix au Cameroun. Sachez que s’il y a une possibilité de dialogue, nous sommes preneurs mais nous n’accepterons jamais des rencontres inutiles qui leurs permettront de justifier les dépenses ostentatoires alors que le Cameroun a besoin d’eau et d’électricité sans oublier que les jeunes sont sans emploi. Oui, à une rencontre républicaine qui cherche à résoudre les problèmes des camerounais et non à une rencontre qui va dans le sens de la manipulation et la corruption afin de pouvoir nous diviser pour mieux régner.

Certaines personnes ressortent cette histoire maintenant pour embrouiller les esprits afin de justifier leur imposture alors que la vérité des urnes est là. Encore une fois, nous sommes passés à autre chose.
Avez-vous conscience d’avoir agi au nom de l’intérêt du groupe et que les autres ont plutôt mal interprété vos gestes?
Nous sommes absolument certains d’avoir agit au nom de l’intérêt supérieur du CODE, du combat de la Diaspora camerounaise et de l’intérêt supérieure du peuple souverain même si nous n’avons pas eu mandat de parler en son nom pour le Changement au Cameroun. Laisser pourrir la situation au sein du CODE aurait paralysé notre lutte et celle de toute la Diaspora pendant un long temps. Or du temps à perdre, nous n’en avons pas.

Le communiqué vous dit exclut du CODE et depuis lors, aucune réaction de votre part. Est-ce une façon de prendre acte? Si oui, quel est votre avenir politique?
Nous croyons que la première chose que vous journaliste vous devez faire c’était d’aller lire les statuts de notre ASBL. Pour faire court, sachez que la loi belge interdit d’exclure les membres fondateurs d’une organisation sauf en cas de démission, de décès ou de faute grave. Toute exclusion se fait lors d’une Assemblée générale régulièrement convoquée. Pourquoi ceux qui disent que nous avons été exclus du CODE n’en fournissent pas la preuve ? Pourquoi n’ont-ils engagés une démarche légale pour enlever nos noms de la liste des administrateurs ? Si nous n’avons pas réagi, c’est pour la simple et bonne raison que nous connaissons ceux qui répandent ces bruits nauséabonds, nous connaissons leurs objectifs et nous savions très bien qu’ils échoueront. Et ils ont échoué.
Au sein du CODE nous n’avons aucune autre ambition politique que celle de contribuer de mettre fin au régime néo-colonial et liberticide qui dirige le Cameroun. Et ce changement, nous le voulons dans la Paix. Nous lutterons avec toutes les forces progressistes qui partagent cet idéal.

Que se passe-t-il réellement au sein du CODE? On parle de problème de clan, d’infiltration etc. Pensez-vous que le CODE ait les leviers nécessaires pour affronter les élections en 2018? Si oui, comment est-ce possible au regard du Code électoral au Cameroun, régissant l’élection présidentielle?
La situation au sein du CODE est maintenant clarifiée. Un nouveau comité exécutif a été voté le 20 septembre dernier à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire régulièrement convoquée et il s’est mis immédiatement au travail. Par exemple, une action diplomatique a été lancée pour clarifier les circonstances de l’enlèvement et de la séquestration ou même l’assassinat du Dr. Guérandi Mbara.
Pour le reste, laissez parler ceux qui veulent parler. La vérité fini toujours par rattraper le mensonge.
Le CODE n’a pas pour habitude d’attendre les échéances électorales pour entrer en action. Qui veut la paix prépare la guerre dit-on. Nous travaillons à réveiller les Camerounais et l’opinion publique internationale à tout faire pour que M. Biya, d’abord ne se représente pas comme candidat à la Présidence en 2018 et ensuite, qu’il mette en place les conditions nécessaires à une transition pacifique vers un vrai changement systémique au Cameroun. S’il ne le fait pas alors Paul Biya portera une lourde responsabilité devant l’Histoire pour toute dérive qui surviendra au Cameroun après lui.

Le code électoral camerounais est mauvais car il ne permet pas une élection libre et transparente. Nous demandons par exemple la mise en place d’une Commission Electorale Indépendante en lieu et place d’ELECAM (Elections cameroon Ndlr) qui n’est qu’une excroissance du Ministère de l’Administration Territoriale. Par ailleurs,  nous demandons avec insistance aux partis politiques camerounais de se mobiliser dès aujourd’hui pour un changement de ce code électoral et de ne pas commettre l’erreur fatale d’attendre 2018 pour se réveiller quand tous les mécanismes de fraudes seront une fois de plus mis en place par le régime dictatorial de monsieur Biya.

Pour sortir, vous vous réclamez être le dernier camerounais à avoir discuté avec le capitaine, Guerandi, que vous êtes-vous dits avec lui lors votre dernière rencontre?
Lors de notre dernière rencontre ici à Bruxelles avec le Dr Guerandi, nous avons eu deux séances de travail. Avec un élu européen et ensuite avec des amis du Cameroun et du Congo RDC. Nous avons longuement parlé de la situation socioéconomique et politique critique du Cameroun et des projets propres à nos organisations

Propos recueillis par Paul-Joël Kamtchang

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